« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties, Sans un geste et sans un soupir; (…) Tu seras un Homme, mon fils ! » Rudyard Kipling.
Ni Jean sans Terre, ni Jean sans Père
Si le cynisme en politique avait un visage, il aurait les traits de Jean Sarkozy, 23 ans, qui se voit hériter d’un fief au nom de son ascendance. Il y a des gènes sans gêne.
Pendant que l’on glose sur la conduite supposément scandaleuse de Frédéric Mitterrand, le petit Prince, lui, progresse méthodiquement par étapes. Il a racheté la rue de la Paix, la rue Lecourbe, la compagnie d’électricité et d’eau, et se met à bâtir ses premiers hôtels dans le grand Monopoly du 92.
L’EPAD : parce que je le vaux bien.
L’EPAD, c’est lui
On ne sait ce qui est le plus écoeurant : la ruse boulimique du fils, le silence hypocrite du père, ou la servilité des affidés du département, lesquels sont prêts à se déposséder de leur plus beaux atours pour prouver leur loyauté au Suzerain. Jusqu’ici, c’était le couple Balkany qui s’était improvisé mentor du petit. Désormais, c’est Devidjian qui baisse sa culotte. Sans doute « Touche pas à mon népote ».
Ainsi donc Jean Sarkozy, 23 ans, va devenir président de l’EPAD. Un peu comme sous l’Ancien Régime, il aurait hérité de la charge de capitaine des mousquetaires du Roy, en sus d’un beau mariage avec la comtesse de Darty et d’un poste bien doté de magistrat au Parlement de sa Majesté. Il est beau l’Etat de Droit.
Dépêchons nous d’en rire avant d’en avoir à en pleurer.
Le Capitole et la Roche Tarpeïenne
Sur ce point, l’Elysée peut bien faire toute la propagande qu’elle veut. L’honnête citoyen est obligé de constater que les privilèges ont été rétablis. Et que pendant que certains jeunes chômeurs rament dans les embouteillages de la vie, d’autres coupent grâce au gyrophare de papa et à la voie réservée aux bus. Sans doute un avancement au mérite grâce à la valeur travail…
On en reparlera dans 7 ans, lorsque le Père ne sera plus rien. L’exemple de l’association fondée par Bernadette Chirac, « le Pont Neuf », qui a cessé de recevoir des subsides des entreprises depuis 2007 et qui va devoir être dissoute, devrait lui servir d’alarme.
Je prédis à Jean Sarkozy, le Renard qui convoite un fromage plus gros que sa gueule, une chute plus rapide encore que son ascension…
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