Le principe de base de la censure moderne...
La censure moderne consiste à noyer les informations essentielles dans un déluge d'informations insignifiantes diffusées par une multitude de médias au contenu semblable.
Cela permet à la nouvelle censure d'avoir toutes les apparences de la pluralité et de la démocratie. Cette stratégie de la diversion s'applique en premier lieu au journal télévisé, principale source d'information du public.
De l'information sans infos
Depuis le début des années 95, les journaux télévisés ne contiennent quasiment plus d'information. On continue d'appeler « journal télévisé » ce qui devrait en réalité être appelé un « magazine ». Un Journal Télévisé contient au maximum 2 à 3 minutes d'information.
Le reste est constitué de reportages anecdotiques, de faits divers, de micro-trottoirs et de reality-shows sur la vie quotidienne. Les chaines n'ont plus les moyens de financer le travail d'enquête du vrai journalisme.
Une censure sans censeurs
Toute la subtilité de la censure moderne réside dans l'absence de censeurs. Ceux-ci ont été efficacement remplacés par la « loi du marché » et la « loi de l'audience ». Par le simple jeu de conditions économiques habilement crées.
Même les évènements importants sont traités sous un angle « magazine », par le petit bout de la lorgnette. Ainsi, un sommet international donnera lieu à une interview du chef-cuistot chargé du repas, à des images de limousines officielles et de salutations devant un batiment, mais aucune information ni analyse à propos des sujets débattus par les chefs d'états.
De même, un attentat sera traité par des micro-trottoirs sur les lieux du drame, avec les impressions et témoignages des passants, ou une interview d'un secouriste ou d'un policier.
A ces Journaux Télévisés s'ajouteront le sport, les faits-divers, les reportages pitoresques sur les villages de la France profonde, sans oublier les pubs déguisées pour les produits culturels faisant l'objet d'une campagne de promotion (spectacles, films, livres, disques...).
Or depuis 15 ans
Les journaux télévisés font exactement le contraire, en enchainant dans le désordre des sujets hétéroclites et d'importance inégale (un fait divers, un peu de politique, du sport, un sujet social, un autre fait divers, puis à nouveau de la politique, etc).
Comme si le but recherché était d'obtenir la plus mauvaise mémorisation possible des informations par le public. Une population amnésique est en effet beaucoup plus facile à manipuler.