Ce dimanche 11 octobre 2009, quand dans ma salle de bain a résonné la voix de Pierre-Louis Basse, en direct de Berlin ce matin après Leipzig hier, pour son émission Le Temps de le dire sur Europe1, mon coeur s’est gonflé d’émotions et de souvenirs ardents.
9 octobre 1989, j’ai 17 ans et l’oreille collée au poste : peur que la manifestation de Leipzig, appelée aussi « révolte des bougies, ne vire au bain de sang », comme annoncé, puis répété par Christine Ockrent, reine du 20 heures d'Antenne2.
Ce 9 octobre 1989, alors qu'une immense foule de 70 000 personnes bougies à la main, défile dans les rues de Leipzig et brave les menaces pour réclamer la démocratie et la liberté devant l'église Saint-Nicolas, les Allemands de l’Est ne se doutent pas que leur président Erich Honecker va démissionner dans moins de 10 jours et qu’un mois plus tard, une brêche sera ouverte dans le Mur de la honte, qui déchire Berlin en deux depuis 28 ans...
9 octobre 1989, j’ai 17 ans et les yeux rivés au poster noir & blanc du soldat allemand sautant au-dessus des barbelés, épinglé sur le mur de la chambre de bonne où j’habite seule depuis 3 ans, que mes parents ont définitivement perdu le cap de la parentalité.