PONY TAYLOR ::: Eleven safety matches

Je les avais presque oublié ces mecs. Alors qu’ils m’ont fait rêver au début du siècle. L’ère d’avant les Strokes, d’avant Myspace. Où Noir Désir régnait en maître absolu sur le rock français avant Vilnius. Puis il y avait Sweet Apple Pie et les Strawberry Smell...

Deux putains de groupes français qui sonnaient plus anglais que les anglais. Les Cantona du rock français à l’accent du sud prononcé, mal aimé dans l’hexagone, mais qui avaient réussi à séduire la BBC. Les années passent, avec quelques rides au passage, et les anciens Strawberry Smell créent une nouvelle aventure, un dernier élan de jeunesse qui celui ci est parti pour durer. Nom de code : Pony Taylor.

Machine née mods, tintée de soul onctueuse bien anglaise comme je l’aime et d’une pop mélangée d’harmonies à la Alex Chilton et de riffs Small Faces. Pour ce premier, c’est tout naturellement que ces ingrédients se bousculent dans la marmite. Des tubes power pop, Garden of nowhere, Married to wigan avec ce putain d’orgue qui ronronne aux ballades nothern soul dans la lignée du dernier Steve Craddock, tout y est. Et une dernière plage splendide aux allures d’un ultime Morricone. Many times

Une affaire bien montée.

Le début du disque pour les tubes, le reste pour la classe. Les éditeurs peuvent se frotter les mains. Ça annonce la prochaine pub Mennen après les Hushpuppies. Il n’y a pas de honte à ça bordel. Ça leur permettra d’enregistrer un autre album pour mon plus grand plaisir.

Et il y avait longtemps que je n’avais entendu de disques de french pop aussi bien montés. Sans tralala de hype, d’effets à la con, de poses stupides (suivez mon regard sur Tahiti 80 ou Phoenix), ici on joue en terre anglaise et ces mecs ont enregistré un disque comme le font Ocean Colour Scene, Paul Weller ou Oasis. Classique, noble et distingué. Il y a cette nostalgie qui me hante, cette brit pop qui me bouffe de l’intérieur me rappelant des années de doute et d’euphorie. Mais c’est avec grande sérénité que j’écoute ce disque très bien enregistré. Tout est bien écrit avec peut être dix ans de retard ou d’avance (pour le prochain revival britpop).

Voici un groupe qui aurait mérité sa signature su Creation Records. J’espère juste qu’ils ne passeront pas inaperçu en haut de l’affiche. Comme chez Weller, c’est passé 30 ans que les plus belles choses arrivent, et l'histoire de Pony Taylor n’est donc qu’un début.

La suite vite !!

www.myspace.com/ponytaylorband

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