Grâce aux deux projections en avant-première de ces 10 derniers jours, c’est déjà novembre dans mon univers cinématographique.
Le concert : le film de Radu Mihaileanu sort en salles le 4 novembre
Invité par la parisienne la plus avertie de tout l’ouest, elle-même invitée par Allociné qui m’a giclé de son club 300 pour une raison indéterminée, nous avons découvert cet après midi Le concert dans le très beau Cinéma des cinéastes. Rarement un film que j’ai vraiment adoré ne m’aura autant frustré. Parce qu’on passe à côté d’un très grand film pour quelques facilités et une scène de fin qui aurait pu se révéler tout simplement magnifique sans un choix de montage étonnant. Même si le réalisateur déclare avoir réalisé un film sur l’identité beaucoup plus que sur la musique classique, il filme un orchestre symphonique comme on l’a rarement vu. Le montage casse bêtement LA scène qu’on attend pendant tout le film. Mais je retiens surtout quelques scènes hilarantes (souvent grâce au jubilatoire François Berléand), les larmes qui coulent à la fin (beaucoup trop sur les joues d’une Miou-Miou moyennement en forme) et la sublime Mélanie dont je ne me lasse pas. Un film que j’irais revoir avec plaisir.
Rapt : le film de Lucas Belvaux sort en salles le 18 novembre
Principal attrait de ce film : recoller les pièces d’un puzzle que je n’avais jamais fait l’effort de reconstituer. L’histoire du baron Empain qui avait marqué mon enfance (j’avais 9 ans) est ici transposée dans les années 90 pour une raison mal déterminée. Le réalisateur réussit à recréer la claustrophobie de l’enlèvement et nous plonge en empathie avec le personnage principal, en grande partie grâce à la performance d’Yvan Attal. Le reste du casting n’est pas toujours au niveau, Anne Consigny en particulier dans un exercice de style douloureux pour le spectateur. Si c’est un film utile, j’avoue que je l’aurais découvert avec plaisir en première diffusion sur Canal. Merci en tout cas à l’équipe de Cinefriends pour leur suivi personnalisé et agréable.
Dans les deux cas, les organisateurs ont choisi une séance d’interview avec le réalisateur tout de suite après le film. Un exercice qui se révèle souvent frustrant pour tout le monde : le réalisateur arrive un peu mal à l’aise, attend les questions qui ne viennent pas toujours, sont rarement au niveau, met l’artiste dans une position inconfortable (même si Radu s’en sort avec une répartie réjouissante) face à une salle qui s’extrait doucement du film. La tentative de Master Class ou de journalisme improvisée ne marche pas vraiment. Si on me demandait mon avis (ce qui arrive en l’occurrence), je conseillerais une intervention du réalisateur pilotée par un animateur, laissant le public spectateur même si la possibilité lui est laissée de poser des questions s’il le souhaite. Ceci dit, ce n’est pas perturbant au point de gâcher le plaisir…