L'ISF, une bonne farce, mais pas pour tout le monde...

Publié le 11 octobre 2009 par Philippejandrok

La France, est comme chacun sait, l’un des plus beaux pays du monde, un pays où il faisait bon vivre, jadis, mais c’est également le pays de la fuite permanente des capitaux et des chefs de grandes entreprises qui ne payent jamais d’impôts ????

En effet, l’ISF les fait fuir, laissant les petits propriétaires qui le plus souvent sont loin d’être riches, assumer les frais pour les grandes fortunes à leur place, ces grandes fortunes qui fuient comme les rats quittent un navire qui coule vers le Maroc et d’autres destinations paradisiaques pour y vivre comme des pachas.

Mais que fait le gouvernement pour éviter cette dérive permanente ? Rien, il préfère ponctionner les petits propriétaires qui ne peuvent pas s’enfuir, quitte à les pousser à la ruine.

Les riches Français ont trouvé refuge en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, dans les Iles de la Jamaïque, au Maroc, ils y ont élu domicile plus de 6 mois par an et échappent ainsi à toutes taxations, c’est dire la fourberie d’un système qui ne va que dans un sens, celui de la fortune et pourquoi pas, si nous étions riches, peut-être épouserions-nous la même attitude.

Nous revenons, ou plutôt, nous ne sommes jamais sortis de l’ancien régime, la Révolution Française n’était qu’une fourberie pour permettre aux Bourgeois de prendre la place des nobles tout en continuant à infliger au peuple la lutte des classes.

En France aujourd’hui, les politiques votent les lois, mais pour qui, pour quoi ?

Un homme politique n’est rien de plus qu’un employé, qu’un placement, c’est un outil, une sorte de pantin dont d’autres, des hommes plus influents, tirent les ficelles.

Il est la façade, la vitrine, celle que l’on voit de loin, l’interlocuteur privilégié qui agit dans l’ombre pour le compte de personnes secrètes dont les intérêts financiers sont considérables.

Lorsqu’un Président de la République part en voyage officiel dans un pays étranger, il est systématiquement accompagné d’un nombre de chefs d’entreprises qui signent des contrats avantageux avec le pays en question, sous couvert de diplomatie française, c’est le « happy few » qui bénéficie de contrats plus que juteux.

Allez soyons terre à terre un instant, et autorisons nous une petite diversion :

qu’est-ce que coûte la prise en charge de la formation finale d’un médecin pour un grand laboratoire au regard des bénéfices engendrés par l’activité du laboratoire, pas grand-chose, mais à long terme, la reconnaissance du médecin en encourageant la consommation de la production de ce même laboratoire pour ses patients, est beaucoup plus intéressante et rentable financièrement :

- Madame Michou, je vous conseille ce médicament-là, c’est le meilleur... Monsieur Duchmol, c’est celui de ce labo, c’est le meilleur…

- Bien, si vous le dites docteur, c’est que ça doit être vrai.

Il en va de même pour les politiques qui, sponsorisés par de grands groupes, des groupes économiques puissants, font tout pour permettre aux uns et aux autres pour parvenir à des postes de députés, de sénateurs, pour le cas échéant, voter les lois en faveur de telles entreprises qui les ont aidées à obtenir le titre et la fonction, voter la loi sur l’ISF en sachant pertinemment que les personnes concernées auront, ont, les moyens de fuir la France, avec leurs capitaux pour s’installer là, où on ne leur demande pas de payer des impôts et forcer par la même occasion, les classes sociales les plus ponctionnées, les classes moyennes à payer à leur place.

Ainsi, les mêmes classes moyennes de la population française qui ont cru naïvement que Monsieur Sarkozy allait mener une politique en leur faveur, se retrouvent otages de celui qui sert des intérêts plus importants que les leurs et pas nécessairement dans l'intérêt de la France.

Ainsi, l’ISF semble être un impôt masqué visant directement les classes moyennes, impôt qui n’a jamais eu l’intention de toucher les classes les plus favorisées de notre société.

Comment ?

En votant une nouvelle loi concernant le patrimoine immobilier, les députés, des nantis en règle générale, font passer dans la classe des riches, des classes moyennes possédant une résidence principale, plus une secondaire, héritée ou acquise, puisque les deux résidences cumulées parviennent à un montant dépassant les 780 000 euros, en clair, l'État Français fait tout pour empêcher justement, les Français de posséder 2 biens immobiliers, et les maintient à un seuil de semi pauvreté, puisque ces classes ne font que payer sans jamais bénéficier d'aucune aide de l'état. En clair, certaines personnes bénéficiant des minima sociaux vivent mieux que des français moyens, mais c'est encore un autre problème, l'évolution, ou la régression de la classe moyenne au niveau du prolétariat.

Ainsi, l’exemple fameux du paysan de l’Ile de Ré qui se retrouve avec un patrimoine agricole estimé par le cadastre à plus de 2 millions d’euros, et à qui on demande de payer 16 000 euros d’impôts par an, impossible, alors qu’il avait un salaire de 1000 euros/mois toute sa vie.

Moralité, il a été obligé de vendre des terrains pour payer ses impôts et l’acheteur des dits terrains s’est prodigieusement enrichit en construisant des villas, (résidences secondaires) vendues à plus de 600 000 euros/pièce.

Une bien belle arnaque pour le vieux paysan, et une erreur monumentale pour l’écologie de cette Ile, qui ne peut supporter une augmentation de population, même saisonnière sans prendre le risque d’amenuiser ses propres ressources alimentaires et en eau potable.

On commence donc à entrevoir les complicités de l’état avec des groupes économiques puissants de BTP, des banques, des assurances, des fournisseurs d’électricité et d’eau potable, enfin, un beau petit monde qui se frotte les mains aux dépens des classes moyennes et tout ça, grâce à l’ISF, que les riches se débrouillent systématiquement pour ne pas payer grâce à des avocats spécialisés qui n’hésitent pas à trouver les failles légales dans les textes de loi, des failles créées à dessein, pour permettre à ceux-là de fuir la contrainte imposée aux moins riches tout en restant des Français privilégiés ayant les mêmes droits que les autres, c’est pas formidable ça ?

La question qui se pose légitimement est :

- lorsque l’on aide un criminel à s’échapper de prison, on est complice et passible d’emprisonnement, mais lorsque l’on aide un riche à fuir le pays avec ses capitaux pour éviter de payer taxes et impôts, on ne risque rien ? C’est pourtant de la fuite fiscale, une fraude dissimulée.

Les avocats spécialistes dans la fuite des capitaux ont la part belle, ils gagnent prodigieusement leur vie, en facturant des honoraires à des grands comptes, sommes ridicules pour eux, mais ahurissantes pour le commun des mortels.

Imaginez :

-       - Je ne vous demande que 500 000 euros d’honoraires, c’est peu par rapport à ce que vous ne perdrez pas. Lui dit l’avocat.

 -       - Vous trouvez ? Lui répond le riche qui se crispe sur son chéquier.

- - Cher Monsieur, je vous fais économiser 10 millions d’euros.

- - Dans ce cas… Je signe!

Et en effet, l’avocat touche le pactole et aide un « honnête » homme à garder son argent, de l’argent qui aurait pu aider la communauté, construire des écoles, aménager des facultés vétustes, créer des postes dans les hôpitaux, enrichir la France, mais non, aide toi et le ciel t’aidera.   Alors, les grandes fortunes préfèrent garder leurs millions, et pourquoi pas, sait-on de quoi demain sera fait ?   Nous vivons une époque formidable.