Aujourd'hui, à Toulouse, c'était "plaisir d'offrir, joie de recevoir" : cinq essais dont certains somptueux offerts au public du Stadium. Et une réception au petits oignons de Sale, club Anglais qui a laissé les Français tirer les premiers. Et pendant presque tout le match.
On avait rarement, pour ne pas dire jamais, vu le Stade Toulousain pratiquer un tel niveau de jeu pendant un peu plus d'une mi-temps. On a assisté à une cinquantaine de minutes réjouissantes, avec un ballon qui voyage de main en main entre deux charges dans l'axe d'un paquet emmené par un Louis Picamoles de plus en plus à l'aise derrière le camion rouge-et-noir. Mention spéciale également à Vincent Clerc, qui revient à son meilleur niveau, à Byron Kelleher, toujours aussi précieux, et à Jean-Baptiste Elissalde, qui a allié une belle vista dans le jeu à une grande précision au pied.
Quand, en plus, la réussite est là qui vous fait rebondir la gonfle dans le bon sens, l'adversaire n'a plus qu'à attendre la fin du match avec fatalisme.
L'adversaire en question n'était certes pas parmis les plus rudes du plateau européen. Neuvième du championnat Anglais, Sale digère péniblement le départ de son manager Français, Philippe Saint-André, parti à l'intersaison vers le RCT. Mais jouer l'Anglais n'est jamais une partie de plaisir et la Rose, même fanée, a toujours des épines à présenter à ses chers Frenchies.
Mais on a vite compris que les Sharks n'auraient pas la partie facile. En monopolisant le ballon, voire en le confisquant à son adversaire sur ses propres lancements, le Stade a fait courrir la défense jusqu'à la transpercer à de multiples reprises. Le relâchement des rouge-et-noir, observé en deuxième mi-temps, fut assez normal et même totalement logique. Sans risque d'être rejoint, le bonus offensif dans la poche, les hommes de Guy Novès ont pu préparer la prochaine journée avec quarante minutes d'avance sur le planning.
On ne s'en plaindra pas, car le déplacement chez les Harlequins, la semaine prochaine, ne sera pas forcément une sinécure...