Le samedi, tout est permis, surtout les courses. Direction donc le centre commercial pour le ravitaillement hebdomadaire de la famille. Arrivés sur place avec le gnome qui a promis-juré-craché d'être sage et nos mouchoirs en papier (ben oui, on est balades, quand même! -et j'ai ingurgité une tonne de médocs avant l'excursion des courses sinon je ne tiens pas la longueur -)...
On passe devant une femme perdue là avec une espèce de « stand » qui demande de la bouffe pour son association qui s’occupe de chiens et de chats en détresse (on lui a donné des pâtes et du riz, on peut pas donner à la terre entière)…
On a appris plus tard qu’elle avait réussi à avoir 7 caddies pleins (à la place des 12/13 habituels, quand même!).
Bon, bref, on entre dans le magasin. Il y a toutes les promotions du moment juste à l’entrée qui nous font de l’œil, mais non! Nous ne faiblirons pas, en plus, y’a rien d’intéressant là-dedans…
Une fois l’inspection du contenu des bacs d’entrée faite, nous développons une stratégie d’attaque. Nous n’avons qu’un caddie et il faut le remplir intelligemment pour faire les courses bien, ne rien oublier et surtout, vite, car il est déjà 12h30!
Monsieur décide de commencer par le fond du magasin, où se trouvent les bouteilles, pour mettre les packs d’eau en premier dans le chariot (bon, en fait, c’est moi qui ai eu l’idée, mais c’est ce que je lui ai fait croire pour lui faire accepter le fait de changer de four très prochainement
En fait, c’est débile de faire deux fois le magasin, de monter, de descendre, pour finalement retourner au fond à la caisse Livraisons, mais bon, faut bien la jouer stratégique, des fois, pour obtenir ce qu’on veut (pour parer à la longue marche, remarquez que j’ai mis mes baskets).
Direction donc le fond du magasin pour aller chercher les packs.
Il y a les relous qui squattent l’allée du petit-déjeuner à piailler avec la voisine qu’ils n’ont pas vue depuis la veille et ça commère et ça commère, t’as juste envie de leur foutre un coup de pied au cul « mais pousse-toi de là gros steak, c’est pas salon de thé ici!!!« .
T’as aussi les espèces de trucs qui sortent couvertes de la tête aux pieds, qui déboulent au fond de l’allée et qui font peur aux gamins « Maman!!!! » (remarque, avec ça, tu risques pas de chopper la grippe A, y’a pas de trou pour respirer!), qui te rentrent dedans et te poussent jusqu’à ce qu’elles t’encastrent dans le rayon chips parce qu’elles voient pas par où il faut passer (je pense que ça doit être ça, parce que je ne veux pas aller jusqu’à penser que c’est fait juste exprès…) ou jusqu’à ce que tu gueules « Ooooooooooohhhhhhhhh!!!!!!!! t’as pas vu qu’j'étais là grosse pouf!! » (regard noir et fumée qui sort des narines).
T’as aussi la gamine de deux-trois ans qui arrive en courant, toute poisseuse et morveuse, les mains collantes, le bavoir bien crado, le visage noir de crasse, qui s’accroche à ta jambe et qui crie « Maman a pu!! » (punaise, mais d’où elle sort celle-là, bordel, et mon pantalon tout propre!!!), tu la regardes avec horreur en te disant que JAMAIS tes gosses à toi n’ont été dans un tel état de « dégueulassitude » et tu imagines un instant que tu vas saisir les services sociaux pour abandon d’enfant à la crasse (mais là tu te rends compte que tu divagues totalement et tu reviens à la réalité quand un gros benêt rougeaud te rentre dans la hanche avec son caddie).
Même regard noir et fumée qui sort des narines en te tournant vers le malotru qui lâche un « pardon madame » à peine audible.
»Bon et ta maman elle est où?! » demandes-tu à la gamine en te tournant vers elle et en guettant tous les rayons alentour pour voir si tu ne reconnaîtrais pas sa génitrice, par hasard… personne.
»M’man a pu!! » crie-t-elle avant de se mettre à courir d’un rayon à l’autre « M’man a puuuuuu!!!!« .
Là tu te demandes pourquoi diable il a bien fallu que tu viennes faire tes courses précisément ce jour-là à cette heure-là et t’as juste envie de crier « AU SECOURRRRRRSSSSSSS, SORTEZ-MOI DE LAAAAAAAA!!!!!!! »
Monsieur est parti à l’autre bout du magasin, et moi je me tape la gamine baveuse qui court partout (vive moi). Je tente une approche en douceur, histoire de l’attraper, l’immobiliser (surtout ses mains poisseuses) et de l’emmener vite à l’accueil pour que la dame ouvre son micro et appelle sa maman et que je puisse m’enfuir loin de là m’assanissiser à coup de gel antibactérien, ma BA de la journée faite.
Le problème, c’est que dès que je m’approche, elle part encore plus loin en criant toujours « M’man a puuuu!!!!!! » de sa voix stridente qui me fait hérisser les poils des bras.
D’un coup, une femme sort d’un des rayons, se tourne vers elle et lui dit « alors, tu viens ma chérie, on a pas fini les courses!! »
Même regard noir et fumée qui sort du nez
Monsieur me rejoint, et nous continuons les courses. Titi est sage comme une image (bon, faut dire qu’il a promis-juré-craché, et ça, c’est pas des paroles en l’air!), au moins ça.
Nous finissons les courses en à peu près deux heures (et on n’a toujours pas mangé, j’ai les crocs!) et nous dirigeons enfin vers la caisse Livraisons après que Monsieur se soit fait agresser par un monceau de paquets de filets de dinde au rayon volaille.
Après avoir passé une demie-heure à la caisse, c’est enfin fini. Enfin, presque. Maintenant il faut aller au fastfood pour aller chercher les repas et on a grave la dalle!!!
Vite, on file chez Quick.
Il y a la queue, mais c’est pas insurmontable, en attendant il y a un gars qui fait des sculptures sur ballon pour les enfants et qui fait une épée verte à Titi qui a été super sage et qui l’a bien méritée
Il y a quatre commandes à encaisser et après c’est à nous.
Croyez-moi si vous le voulez, il a fallu à la greluche de serveuse au moins 10 minutes par commande
Pas affolée la fille, à moitié bossue tellement elle en peut plus de sa vie, elle prend la commande, se la fait répéter trois fois, regarde son écran, va chercher un soda, revient, regarde son écran, va chercher une frite, revient, regarde son écran, va chercher un sandwich, revient, le fout par terre, se désole et se demande comment elle va faire, puis laisse tomber et retourne en chercher un autre, revient, regarde son écran, annonce la somme, regarde la monnaie et la compte deux fois, trois fois, encaisse… t’as juste envie de lui crier « OOOOhhhh!!! tu changes les piles et t’accélères ou quoi?!! »
Au final, son manager lui dit qu’elle doit fermer sa caisse dès qu’elle a fini sa file. Et là, horreur! A chaque fois que quelqu’un se colle à notre file d’attente, elle quitte sa caisse et va voir l’individu pour lui dire que la caisse est fermée ce petit manège s’est répété quatre fois (autant dire que j’étais « chaud-bouillant »).
Puis arrive mon tour, et là, je lui débite en deux secondes la commande.
»Hein? », me dit-elle avec son air ahuri
»T’as jamais bossé chez MacDo, toi?! »
»Heu… »
Je lui répète la commande trois fois avant qu’elle percute puis elle reprend son manège une frite, retour à la caisse, un soda, retour à la caisse, un autre soda, retour à la caisse…
Quand j’ai enfin eu ma commande, j’ai failli lui demander son nom… mais j’avais plus envie de me battre, je me décomposais sur place tellement j’avais faim…
Alors je lui ai juste dit: « Faut VRAIMENT que tu changes de boulot! »
Si un jour il vous prend l’envie de faire plusieurs fois la queue dans la journée, dites-vous que la vitesse à laquelle avance la queue à la caisse est inversement proportionnelle à votre capital patience du jour parce que vous êtes en retard.
Vous voyez bien, la loi de la caisse rapide, c’est juste une utopie…
PS: L’association d’aide aux chiens et aux chats dont j’ai parlé au début peut être soutenue sur Clopotel France.