L'Allemagne opposée à Google books, ce n'est pas une nouveauté. Le positionnement officiel de la chancelière allemande qui se dresse fermement contre la numérisation et la mise en vente sur la toile des oeuvres par Google, cela relève de l'inédit.
Pour une chef d'État, une telle affirmation est remarquable, à plus d'un titre. « Le gouvernement allemand a une position claire : les droits d'auteur doivent être protégés sur Internet », attendu que « des dangers considérables » les menacent, ajoute-t-elle. Mieux encore que la déclaration d'un avenir qui ne saurait être que sécuritaire sur la toile.
Alors que la Foire du livre de Francfort débutera mardi, la chancelière a ainsi fait ce qu'aucun autre représentant n'a osé, et la France, pourtant première à avoir intenté un procès au géant et créatrice de la loi, si enviée, Hadopi, n'a toujours pas vu son président s'exprimer sur le sujet. « Les lois sur le droit d'auteur ont besoin d'une place, même sur internet », assure-t-elle. « Nous rejetons une simple numérisation de livres sans aucune sorte de protection de ces droits, ainsi que Google la pratique. »
Si le projet d'accord doit être présenté dans sa nouvelle mouture le 9 novembre par Google et les syndicats au tribunal de New York, les auteurs allemands peuvent être assurés du plein et entier soutien de leur chancelière, qui réaffirme toute l'importance que le pays accorde à la protection de ses créateurs et écrivains. « Je pense que nous devons discuter au niveau international des moyens à mettre en place pour protéger la propriété intellectuelle, et continuer d'utiliser les nouvelles possibilités techniques. »
Willkommen, amis de Chine !
Cependant, cette condamnation mise à part, elle ne propose rien et préfère se tourner vers l'événement qui arrive. Car elle s'attend bien, pour la Foire, à des discussions controversées au sujet de la liberté d'expression en Chine, elle tient à préciser que cette « liberté n'est pas une menace, mais une chance ». À compter du 14 octobre, et de l'arrivée des représentants chinois, elle entend du moins que le pays invité respecte cette vision allemande des choses. « C'est une chance unique pour la Chine que de présenter la richesse de sa culture et de sa littérature. »
Alors qu'ils ne viennent pas la gâcher durant la Foire, ni gâcher la Foire tout court. De toute manière, s'ils font une boulette, le pays les retrouvera au retour... On peut retrouver en intégralité son intervention, en allemand et en vidéo, à cette adresse.