Culte du dimanche : Matrix

En 1999, le cinéma d’action était déjà entré dans un nouveau millénaire grâce à un film devenu culte : Matrix.

Lorsque le film des frères Wachowski est arrivé sur les écrans à la veille des années 2000, ce fut un choc pour une grande partie des spectateurs. Depuis longtemps un film n’avait pas aussi bien marié l’action SF avec une réflexion sur notre réalité de manière facilement compréhensible pour le grand public.

Pourtant, au départ, le pari était risqué. Combiner des références geek absolues (manga et japanim, jeu vidéo, blade runner et d’autres films majeurs de la SF sans compter les livres) n’était pas le meilleur moyen de faire un film compréhensible par tous. Mais la virtuosité des réalisateurs et la présence de Joel Silver à la production ont rendu cela possible.

Pour rappel, un petit mot sur l’histoire (pour les rares qui n’auraient pas suivi). Neo, hacker, va découvrir que le monde dans lequel nous vivons n’est qu’une réalité virtuelle concue par les machines qui ont pri le pouvoir. En quelque sorte, on peut y voir une suite lointaine à Terminator.

Les références et influences pleuvent. Entre combats d’art martiaux, gunfights, décors sombres et pluvieux, noms symboliques des personnages, l’histoire d’un élu, … Pour le grand public occidental, c’est plutôt inédit et donc un vrai coup de poing. D’autant que ces influences sont vraiment bien mixées pour nous offrir un récit efficace dans l’action. Bien sur, son succès, le film ne le doit pas qu’à ses effets spéciaux inédits. C’est aussi grâce à la réfléxion bien menée sur la perception de la réalitée et aux références culturelles universelles (bibliques, contes, …) qu’il le doit. Rendant ainsi le film accessible pour tous et dans tous les pays du monde.

Film somme de références, Matrix deviendra également lui-même film référence.  On ne compte plus le nombre de parodies et d’emprunt à la saga virtuelle des frères Wachowski. Ce que l’ont verra ensuite le plus souvent sera évidemment le fameux effet du « bullet-time» . Inventé par Michel Gondry dans ses clips et pubs (et déjà utilisé dans Lost in Space un an avant), l’effet sera reprit dans un grand nombre de films, à en friser l’overdose (Charlie’s Angels, Opération Espadon, …).

Il est toutefois étonnant maintenant de savoir que le film a été un succès auquel personne ne s’attendait. En effet, l’association précédente de Keanu Reeves avec la SF (Johnny Mnemonic) s’était soldée par un échec cuisant. Avec Matrix, finalement, Keanu Reeves deviendra une superstar, Carrie-Anne Moss est révélée et Hugo Weaving (qui crève l’écran en agent Smith) obtient une grande reconnaissance. Le film récolte au final un pactole partout dans le monde et récolte même 4 oscars techniques mérités. Et l’univers du film est si bien réfléchi et complet qu’il permettra de s’étendre avec 2 suites (Reloaded et Revolutions), un jeu vidéo, un comic-book et surtout la série Animatrix. C’est clair, Matrix est, sinon un tournant, une étape majeure dans le cinéma d’action et de science-fiction.