Le malade du dimanche

C'est compliqué être malade un dimanche, moi je vous le dis. Et il ne faut pas être tout seul.
Courbaturée et dans le potage samedi, genre à passer la journée avec une tronche qu'on ne la suspecte pas une seule seconde de tirer au flanc, madame se réveille ce dimanche dans le même état en pire après une nuit agitée.
- J'irai voir le médecin demain, elle dit.
- Autant voir ça tout de suite, je lui réponds.
Et me voilà à essayer de trouver les coordonnées d'un médecin de garde. J'ai connu des temps plus simples. Un nom, un numéro de téléphone, on appelait, ça venait quand ça pouvait.
Là, un numéro qui commence par 08, de l'attente, on vous conseille de rappeler.
- On a le temps de crever quinze fois, dit madame.
- Mais ce n'est pas le 15, là, c'est juste pour connaître le médecin de garde.
Retentative du numéro en 08. Re attente. Re musique. Puis une voix. Ouf, je me dis. Ne pendant pas du tout que j'allais subir un interrogatoire. Nom, adresse, tout ça. Symptômes. Je m'apprête à noter le numéro quand le type me dit : patientez s'il vous plaît, je vous passe un médecin. Re attente. Re musique. Puis une voix. Ouf je me dis. Mais pas du tout. La dame, cette fois, me parle puis demande à parler à madame qui parvient avec peine de s'extirper de son pâté. Puis le médecin demande à me reparler. Ouf je me dis.
Eh bien j'aurai pas le numéro du médecin ! Un nom, une adresse, déplacez-vous s'il vous plaît.
Oui mais ma femme est malade. Elle est mieux chez elle et pas trop en état de bouger, je dis.
Non, non. Le médecin ne se déplace pas.
Venez-à moi...
Pffff.
Après le médecin, qui diagnostique une suspicion de grippe H1N1, et déclenche un plan qu'on sent tout de suite la phobie des temps modernes, y'a la case pharmacie. Pas mal non plus. Le temps des médicaments est rondement mené. Par contre, celui de la paperasse, carte vitale, mutuelle et tout le bataclan, ça ça prend du temps.
Pfff...