Magazine Cyclisme
Photo Bakke Svensson/Ironman
Ils étaient 1.863, hier, au départ du triathlon le plus célèbre de la planète
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Autorisation du 03.02.2005
Triathlon L'Ardentais Manoël Saudemont participait cette nuit à l'Iron Man d'Hawaï, la plus grande course au monde, sur l'île qui a vu naître la discipline.
Dossard : 1.320. Age : 36 ans. État/Pays : Étrechet, France. Profession : Enseignant. Manoël Saudemont, licencié au Triathlon-Club de Châteauroux, faisait partie des 1.863 privilégiés qui prirent hier le départ de l'Iron Man d'Hawaï.
L'Iron Man d'Hawaï, dont la première édition fut courue voici plus de trente ans, le 18 février 1978, n'est pas une course. C'est un mythe. L'Everest de toute carrière de triathlète. C'est là, sur ce chapelet basaltique échoué au milieu du Pacifique que la discipline acquit ses lettres de noblesse. Et c'est là qu'elle prend toute sa dimension.
Car l'Iron Man d'Hawaï n'est pas une course. C'est un show. Un show qui débute dès le mardi, avec les premiers enregistrements des athlètes et la parade des nations. Un show qui se colore d'accents japonais et allemands le lendemain à l'occasion d'un premier briefing, terminé par ces mots : « Swim 2,4 miles ! Bike 112 miles ! Run 26,2 miles ! Brag for the rest of your life ! » Soit « Nagez 3,8 km ! Roulez 180 km ! Courez 42,195 km ! Et vantez-vous le reste de votre vie ! » Car c'est bien le rendez-vous d'une vie, après lequel court tout triathlète, une grand-messe retransmise en direct à la télévision et sur internet avant même que le soleil ne darde ses premiers rayons au-dessus de l'horizon, qui se pare de démonstrations de parachutisme de la marine américaine et de l'indispensable Star-Spangled Banner, scandé à quelques minutes du départ de l'élite.
Un quart d'heure après la crème internationale, à 7 h (19 h en France), déferla la vague des anonymes, jetée dans une longue, très longue journée. Les derniers n'achèveront leur calvaire qu'aujourd'hui à midi heure française. Manoël Saudemont, lui, qui s'était offert une place au pied du mythe fin juin lors de l'Iron Man de Nice, devrait couvrir la distance en une dizaine d'heures s'il ne rencontre pas de difficulté. Après une natation qu'il boucla en 605e position en 1 h 05'47", il n'en avait pas encore terminé hier soir à 23 h avec la partie cycliste, courue sur d'interminables lignes droites tracées au milieu des champs de lave. Il lui restait encore quatre-vingts kilomètres à couvrir avant de conclure par un marathon pour aller au bout de son rêve.
Thierry Roulliaud
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