"J'ai tout simplement hésité longtemps entre la science et la musique, tant l'attrait des mathématiques était fort. J'ai passé un bac S parallèlement avec le conservatoire de Paris, afin de ne pas me fermer les portes des maths, et cette hésitation s'est prolongée après mon prix du CNSM, quand je me suis inscrite en MIAS - Mathématiques, Informatique et Applications aux Sciences - à la fac (hou là, ça remonte à loin maintenant...)
Finalement la musique l'a emporté...."
Delphine Lizé nous enchante d'abord par ses paradoxes. Née sous le soleil de Nice, elle est partie se réfugier dans les neiges et les brumes de Hambourg. Vouée, par on ne sait quelle malédiction maternelle, aux délices de la danse classique et aux joies du tutu, elle a fermement opté pour le piano, à l'évidence plus à son aise dans la gamme ascendante que dans le saut et le jeté. Princesse promise aux feux de l'amour, elle s'est plutôt abandonnée à la libido sciendi, cette frénésie du savoir qui a conduit cette amoureuse des mathématiques aux voluptés des sciences exactes. Mais, plus étonnant encore est ce mélange de puissance et de fragilité, d'évanescence et de présence, de gravité sérieuse et de chaleur humaine. Lizé, l'oxymoron... Quand elle apparaît toute menue, mince silhouette de noir vêtue, elle semble se poser, face à son piano, comme une flamme dans le silence. Mais dès que ses mains touchent le clavier, ne reste alors qu'un pur concentré d'énergie, une boule à vif habitée par la fièvre et l'urgence. Une funambule bravant crânement le vide.
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Photo :Jean-Marie Perrier/Intrada