D’abord le nom du plat, « votation ». Joli coup de marketing : le mot étonne, puis rassure. Ça fait vieux terroir, « ça sent la soupe et le bébé dormant », l’heureux temps de la tournée du facteur à bicyclette jusqu’au dernier hameau doté de l’eau à la pompe, du lait au pis et du fumier devant le perron… « Mais je n’y suis plus, cher ami : nous parlons bien de la Poste en 2009 ? la banque que chacun sait ? avec ses petits salons moquettés pour conseils dynamiques en nouveaux produits ? ni plus ni moins que chez Paribas ou Picsounet ? »
Entendu de la bouche de je ne sais plus quel socialiste interviouvé : « Bon d’accord le mot votation est un peu barbare, et même suisse » (sic). Barbare ? un mot tout ce qu’il y a de plus latin par la racine ! Et pires que barbares, donc, les Helvètes ? un petit peuple qui non content de braver César, avait su malgré le manque d’iode porter à la perfection le chocolat, l’horlogerie et le blanchiment ! Bref, va pour « votation » . Surtout quand elle est « citoyenne », ce qui fait pléonasme mais vous nappe le ragoût d’une sauce sans-culotte, j’vous dis qu’ça !
![Arsenic et vieilles tambouilles besancenot_facteur.1255126483.jpg](http://media.paperblog.fr/i/239/2390934/arsenic-vieilles-tambouilles-L-2.jpeg)
Besancenot s’est aussitôt réjoui qu’on ait bien mangé. Se pourlèche avec lui qui voudra ; moi non, ni ceux qui gardent à l’esprit toutes les franches lippées de l’Histoire, tous ces maîtres queux du régal des peuples, de Lénine à Armaninedjad. « Vous voulez de la démocratie ? du suffrage populaire ? Vous en aurez, à la louche, et ne venez pas chipoter sur l’assaisonnement. »
![Arsenic et vieilles tambouilles la-poste_12.1255126979.jpg](http://media.paperblog.fr/i/239/2390934/arsenic-vieilles-tambouilles-L-3.jpeg)
![Arsenic et vieilles tambouilles touche_pas_a_ma_poste_s.1255127582.jpg](http://media.paperblog.fr/i/239/2390934/arsenic-vieilles-tambouilles-L-4.jpeg)
Votation citoyenne, taxe carbone, que de recettes à veiller couché, ces temps-ci ! Nomination culturelle flonflon rue de Valois d’un vieux pétard à retardement ; chèques-cadeaux aux cancres chieurs pour qu’ils reprennent le chemin des cours, c’est-à-dire reviennent pourrir l’ambiance dans la classe où leur absentéisme était une bouffée d’air ; j’en passe et des meilleures…
Donc même dans l’Hexagone, temple de la gastronomie, les vieilles tambouilles relookées light peuvent avoir, de droite ou de gauche, un relent de beurre rance, voire d’arsenic. Mais courage ! au pays de Descartes et de Desproges, les pires poisons sont rarement définitifs : on ne meurt que d’en rire.
Arion