The Narrow Trail
1917
Lambert Hillyer
Avec: William S. Hart, Sylvia Breamer
The narrow trail, ça veut dire la piste étroite, qui désigne ici le fil du rasoir sur lequel doivent cheminer les hommes pour rester bons. Comme souvent, William S. Hart joue le bon bandit, le malfrat qui se rachète à partir du moment où il tombe amoureux d'une femme. Ce film-ci a ceci de particulier que la femme en question est loin d'être l'innocence pure, elle travaille pour plumer les clients d'un chic dancing de San Francisco. Cela donne une belle intrigue amoureuse, faite de non-dits et de choses à demi-avouées.
Dommage que l'australienne Sylvia Breamer ne soit pas à la hauteur de son rôle, elle n'apporte aucune originalité, aucune accroche à un personnage qui n'est pourtant pas la lisse nunuche conventionnelle. Hart est maigre et en forme. L'introduction avec l'attaque de la diligence est brillante, Hart compose un bandit formidable, masqué, vêtu d'une veste qui ferait presque penser à du spagh, chevauchant un magnifique cheval. Puis l'épisode à San Francisco est étonnant de violence, une bagarre sèche où Hart rétame à lui seul cinq ou six gus qui voulaient le plumer.
'Clean', le mot est répété à foison comme un leitmotiv. La sauvagerie de l'Ouest est 'clean', à l'opposé de la corruption des grandes villes. L'ouest sauvage est vu comme une possibilité de deuxième chance, l'endroit où ceux qui ont mal commencé leur vie ont la possibilité de se refaire. Hart et sa belle n'y manqueront pas, après une course de chevaux assez conventionnelle (Ce mythe de l'ouest pur et vierge, on le retrouve dans Tumbleweeds, retourné, sali, fini, et Hart rêve de l'Amérique du Sud, nouvelle terre promise où tout reste possible.).
Premier film de Hart pour la Paramount et premier film en duo avec Lambert Hillyer, The Narrow trail est le parfait étalon de ce qu'il savait faire de mieux, des intrigues adultes, sombres mais optimistes, simples mais exaltantes, avec ce qu'il faut d'action et de clichés pour satisfaire son public.