Eric Woerth, le collecteur des impôts pour l'UMP: Basic instinct

Nous savons que Nicolas Sarkozy n'a pas toujours eu la Suisse en horreur. En effet, en tant qu'avocat d'affaire, Il a conseillé et orienté de nombreuses fortunes françaises vers ces vertes  prairies fiscales.

Nous savons également qu'Eric Woerth, le ministre du budget, a été le grand argentier de l'UMP, ainsi que de la campagne de Sarkozy de 2007. Eric Woerth, au titre de cette dernière casquette avait donc fait une visite en Suisse le 23 mars 2007 pour récolter les fonds. L'UMP Suisse (sic) avait mis les petits plats dans les grands - et à cette occasion, Eric Woerth avait été reçu en début de soirée à l'hôtel Crowne Plaza, le tout agrémenté d'un after au "Caviar House" (re SIC).

Il semblait donc ne faire aucuns doutes que parmi ces généreux donateurs, il devait y avoir quelques esprits mal-tournés, très certainement Français, qui devaient espérer une amnistie fiscale en retour de leur générosité. Dans ce cas précis, cela peut également s'appeler un investissement.

La crise

Là dessus, la crise nous tombe sur le râble, les déficits Français explosent. Et une ardoise, consolidée dans la rubrique dette, d'environ 400 milliards d'euros sur quatre ans nous tombe sur le nez. François Fillon, en Septembre, revoie le déficit Français pour 2009 à 140 milliards d'euros.

C'est ce moment précis que choisit Eric Woerth pour sommer les exilés fiscaux Français en Suisse de rentrer au pays. D'abord mollement, on le comprends, puis de façon plus appuyée, poussé par Nicolas Sarkozy. Et la liste des 3000 noms commence à circuler (info ou intox du ministre, nul ne le sait). C'est peut être la matrice Excel, que détient Eric Woerth, des généreux donateurs de la campagne du président...personne ne le sait.

Comment un investissement se transforme en junk-bonds

La finance française, installée à Genève, voit donc rouge puisque son investissement initial vient d'être dégradé en l'espace d'un mois du statut de placement de père de famille à celui de Junk-bonds.

Un banquier suisse, "dégoûté par les techniques peu glorieuses employées en ce moment par le ministre du budget" vient donc de faire des confidences au quotidien Suisse le matin.

• «Eric Woerth ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français»

• Les Français ayant placés leur argent en Suisse «pouvaient espérer qu’une fois élu, Nicolas Sarkozy ferait voter une amnistie fiscale»

• A propos de Nicolas Sarkozy et Eric Woerth: «ce sont des gens qui ont une certaine expérience»

• La femme d'Eric Woerth veille aux intérêts de Liliane Bettencourt, l’héritière du groupe L’Oréal

Nous apprenons donc que les banquiers Français viennent d'être pris au piège par le couple Eric Woerth, à ses dépends, et Nicolas Sarkozy pour son bénéfice. Et comme disait Mlle Tramel dans Basic instinct: personne ne va inculper Eric Woerth et Nicolas Sarkozy pour "fumage".

Et après ?

La suite, nous la connaissons: Eric Woerth préside "le cercle de France", un estaminet qui est le débit de boisson préféré des mécènes de l'UMP - et dans cette officine, l'objectif 2012 est déjà en ligne de mire de tout le monde.

Les exilés Fiscaux ont perdu leur mise initiale, mais en finance comme au casino, les mêmes arguments génèrent souvent les mêmes réflexes conditionnés. Et pour le prochain quinquennat, ils vont être invités à (re)mettre la main à la poche. Et comme disait Mlle Tramel, toujours dans Basic Instinct :

• "Ca aurait été vraiment stupide d'écrire un livre sur un meurtre et de tuer ensuite quelqu'un de la façon dont je l'ai écris dans le livre."

Mlle Tramel, alias Sharon Stone, dans Basic Instinct:

Basic instinct - Scéne de l'interrogatoire