Attention, chef d'oeuvre
Je suis allé cette semaine voir le film d'animation d'Adam Eliot : Mary et Max. Un véritable petit chez d'œuvre, en animation "image par image" type "pâte à modeler", comme on peut l'avoir dans Wallace and Gromit. "Mary et Max" nous compte l'histoire d'une jeune australienne - Mary Dinkle - qui s'ennuie car elle n'a pas d'ami et des parents qui la délaissent. Presque par hasard, elle trouve un annuaire de la ville de New York et décide d'écrire à l'un de ses habitants : Max Horowitz. Un juif, obèse, qui souffre du syndrome d'Asperger, qui l'empêche de comprendre toute la subtilité du monde qui l'entoure. Souffrant tous deux de solitude, Max et Mary entretiennent alors une correspondance - qui s'étale dans le film sur une vingtaine d'années - dans laquelle ils décrivent leur environnement, leur vie, leur monde... Malgré la tristesse et les déboires que traversent les deux personnage principaux, on ne s'ennuie pas un instant dans ce film. On rie beaucoup de leurs mésaventures, de leur vision décalée du monde qui les entoures. On s'attache facilement à ces personnages qui débordent de naïveté et de gentillesse.
Attention cependant, Mary et Max est un film d'animation avant tout pour adultes. Il vaut mieux éviter d'y aller avec de trop jeunes enfants. Des thèmes comme la solitude, l'alcoolisme et la sexualité y sont quand même abordés de façon assez directe. Vos enfants risqueraient de vous poser des questions assez embarrassantes au sortir de la séance. Par ailleurs, la personnalité de Mary et Max est assez complexe et je doute que des enfants puisse comprendre les subtilités humoristiques de ce film.
Côté animation, pas un seul moment on ne pense à la prouesse artistique de tourner un film d' 1h30 en image par image. Les animateurs ont vraiment réalisé un travail extraordinaire. Dans le film, les personnages ne parlent pas. On entend juste leurs pensées intérieures à travers la lecture de leurs correspondances. Un narrateur décrit juste les séquences nécessaires à la compréhension du film. Ce n'est cependant pas - contrairement à Wallace and Gromit - un film "sans paroles", bien au contraire. Il fait plus penser par instant au mode de narration du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.
Dans mon cinéma, il y avait assez peu de séances. Je crains qu'il ne reste pas longtemps à l'affiche. Courrez donc voir ce film - si possible en VO - avant qu'il soit déprogrammé.