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L'accouchement (2)

Publié le 27 avril 2007 par Syven
Me voilà donc seule avec l'autre gros bidon pour l'après-midi (le matin, j'ai roupillé). Oui, parce qu'après manger, j'ai laissé repartir Nereij vu qu'il n'y a rien à faire et qu'il n'a toujours pas son radiateur (sur lequel il stresse par procuration).
Et blablabla, l'autre anxieuse n'arrête pas de se plaindre et de flipper, et donc je m'efforce de la rassurer : mais oui tu seras une bonne mère, tu feras de ton mieux, mais non, si on te déclenche, ce n'est pas la fin du monde (et que je lui réexplique le déclenchement...) Au bout de deux heures, ca me fatigue grave et je suis soulagée que son bonhomme arrive parce que j'en ai assez qu'à chacune de mes petites contractions, elle me regarde comme un veau qu'on emmène à l'abattoir.
Je ne déconne pas. Adorable et gentille, mais bon, c'est moi qui accouche, heu, suis sur le point d'accoucher, et j'aurais préféré me concentrer sur mon propre cas. Pas de bol, au deuxième monitoring de l'après-midi, c'est le calme plat dans mon utérus. A part Haricot qui boxe les capteurs. Mon gynéco passe me dire qu'il me déclenchera au bout de 48 heures si le travail ne démarre pas seul, ce qui m'enchante, parce que j'en ai déjà marre de garder le lit.
L'autre gros bidon contient ses larmes parce qu'on avait promis de la relâcher mais au final, sur une contraction (la seule de la journée !), son bébé a mal supporté, donc on la garde sous surveillance, au cas où. Je lui dis que c'est mieux de rester pour le bébé, elle est d'accord, mais elle n'encaisse pas. Super l'ambiance. Je prie pour qu'on me dégotte une chambre seule dans pas longtemps. Je compatis avec la voisine, je vous jure, mais moi j'ai besoin d'un peu de calme, je sens que je fatigue nerveusement.
Heureusement, vers 18h, les contractions reprennent. Je fais bien attention à respirer à chaque contraction (pour être sûre d'oxygéner mon petit gars), et parce que je me suis auto-coachée sur le souffle, estimant qu'ainsi je gèrerai la douleur (ah ah ah ! vivement la suite !)
Du coup ma voisine s'affole dès qu'elle m'entend respirer et me pose plein de questions. Qu'est-ce que ça fait ? Tu vas y arriver ?  Tu tiens le coup ? Tu as mal, c'est ça hein, tu as mal ? Humm. Donc je lui explique deux fois que c'est comme une douleur de règle en plus fort, qui monte et qui s'atténue ensuite, que c'est supportable mais que dans la vie de tous les jours, on n'en a pas et que c'est tant mieux parce que ce n'est pas agréable.
Je dédramatise, hein, avec humour, mais en mon fort intérieur, je me dis que finalement, je ne suis pas aussi chochotte que ce que je croyais.
Bon, puis après, j'abandonne, je ne lui réponds plus, parce que contracter et faire la causette, elle a du mal à percuter que c'est pas possible de faire les deux en même temps. Sans compter que comme je ne lui réponds pas, elle culpabilise de m'embêter et se répand en excuses. Heureusement, le téléphone sonne : la famille, deux copines... Ils me sauvent la vie, et au moins ils me laissent respirer pendant mes contractions (ils sont en train de regarder leur montre, tout excités).
Cependant, au monitoring de 20h00, ce n'est pas régulier, ni très fort : je le sens bien par rapport à celles que j'avais dans la voiture le matin. A 23 heures, j'en ai plusieurs d'affilée qui douillent. Pleine d'espoir, je sonne les sages-femmes. J'hésite à appeler mon homme, mais je me dis que si c'est pas bon, je vais le priver de sommeil et lui faire faire 40 minutes de route pour rien. Je l'ai laissé repartir après manger (oui, parce qu'il a passé une bonne partie de la journée avec moi, ne croyez pas qu'il m'ait abandonnée. En plus, quand il n'est pas là, il m'appelle.)
Bref, mon fauteuil arrive, c'est reparti pour la salle d'accouchement...

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