Vous avez peut-être remarqué la disparition de mon billet Homme de gouaille. Emporté par mon élan, j’avais peut-être prononcé un mot ou un nom tabou. Je suis en effet enclin à penser, étant donné la promptitude avec laquelle un texte est jugé acceptable ou inconvenant sur ce site, que ce jugement est réalisé par un outil, peut-être d’intelligence artificielle, tandis qu’un être humain, même équipé uniquement de son contraire, la bêtise naturelle, est infiniment plus doué pour ne pas, en l’absence de subversion, en détecter.
J’ai donc republié mon billet, sous un titre légèrement différent, en n’y laissant subsister que des phrases effectivement prononcées par les différents intervenants de cet épisode si glorieux de nos mœurs républicaines, assorties de quelques rares commentaires personnels qui, j’espère, ne choqueront personne. A la différence de la pile Wonder, la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
Un fait divers récent me conduit à une réflexion que je tiens à partager avec vous. Un intervenant extérieur a dénoncé la maltraitance dont auraient été victimes des pensionnaires d’une maison pour personnes âgées à Bayonne. Interrogés sur leur silence, les membres du personnel ont déclaré : « On avait peur ». Devant certains faits scandaleux relevant de l’immoralité ou, peut-être bientôt, du népotisme, la frilosité de certains médias évoque la peur. J’en viens à comprendre comment certains de nos pères ont pu s’accommoder du pétainisme.