Voilà un roman qui est une référence constante aux USA mais que les français connaissent peu (enfin, c'est mon impression, vous avez le droit de nier). Je l'ai vu récemment chroniqué par Bouh. Et mon ami Romain vient de le commencer pour compléter son éducation américaine. Croisé en bibli, j'ai aussi sauté le pas.
Joseph Heller campe une escadrille américaine à Pianosa, une petite île près de l'Italie, pendant la seconde guerre mondiale. Le héros de ce roman, Yossarian, et ses compagnons doivent sans cesse exécuter plus de missions. Au bout de cinquante missions, les hommes ont normalement le droit de rentrer chez eux. Sauf ici. Le nombre de vols à réaliser ne cesse d'augmenter à mesure que Yossarian approche le nombre salutaire. Il tente donc de se faire réformer, de passer plus de temps à l'hopital, de faire entendre raison à ses supérieurs... En vain.
Mais là n'est pas l'essentiel. Dans chaque situation, l'absurde pointe son nez. Il y a le Major Major Major qui n'accepte les visites qu'en son absence et ne reçoit personne quand il y est. Il y a l'aumonier à qui le colonel a donné une tomate qui est accusé de vol. Milo qui monte sa petite entreprise de livraison de nourriture à travers la Méditerranée et qui bombarde sa propre équipe. Les prostituées toquées. Les hommes du CID (criminal investigation department) qui se soupçonnent. Et l'article 22. Article qui, quelle que soit votre situation, vous sera néfaste. Ainsi, celui qui ne veut pas se battre n'est pas réellement fou. Et le fou ne se rend pas compte du danger donc il ne demande pas à être rapatrié. Donc tout le monde est condamné à se battre. L'article 22 est mis à toutes les sauces, "-Ils n'ont pas à nous montrer l'article 22, dit la vieille. La loi dit qu'ils n'y sont pas obligés. -Quelle loi dit ça ? -L'article 22".
Bref, c'est loufoque, ça part parfois dans tous les sens mais c'est fondamentalement drôle... et critique ! Un classique des années 50 qui est encore d'actualité avec cette victoire de la loi, même quand elle est idiote, des lâches, des profiteurs, des hommes sensés qui deviennent fou... Bref la guerre dans toute son absurdité.