Marc Gallier sosie de Peter Falk et de Columbo a plus d'un tour à sortir de son chapeau pour nous surprendre. C'est avant tout un comédien de formation !
Il n'a pas hésité à se confronter aux méthodes américaines des jeux d'acteurs en allant à l'Actor Studios.
Par amour de l'art, il a abandonné son métier d'enseignant, dont la formation aux Sciences Politiques l'avaient conduit.
N'a-t-il pas aussi rencontré Peter Falk au journal de 20h présenté par Jean-Claude Narcy...et eu le plaisir ensuite d'être reçu chez Peter Falk en personne, chez lui à Los Angeles...
Étonnant tout ça, faut que je le dise à ma femme !
Bonjour mon cher Columbo, depuis quand es-tu entré à Sosyland ?
Cela fait 23 ans, vu que j’ai commencé en 1986.
Quelles sont les circonstances qui t’ont fait rentrer dans le monde des sosies ?
Ces circonstances ont d’abord été une surprise pour moi. A l’époque j’étais spécialisé dans le one man show et j’avais un spectacle sur Prévert en particulier. Je le produisais beaucoup dans les cafés théâtres et j’entendais des réflexions, comme ces dames qui se penchent sur l’épaule de leur mari : « Tu ne trouve pas qu’il ressemble à Columbo ? ».
Quand tu entends cela des tas de fois et que des amis, mon technicien, mes musiciens viennent te dire en coulisse : « Quelqu’un est parti en disant que tu ressemblais à Columbo »…
Un jour que je me promenais dans une Foirefouille, je suis passé devant des imperméables accrochés à une penderie, mon technicien me dit : « Tiens tu devrais en acheter un, on va s’amuser ». Pour sept euros, j’ai acheté un vieil imper et puis je l’ai mis dans le fond de la voiture, où il est resté quelques mois. Et puis un jour, à l’occasion d’une Foire Expo dans le Sud de la France on m’a tendu un piège. Toujours avec le fameux technicien. On vient vers moi en me disant : « Vous savez, on a besoin d’un présentateur ce soir pour la soirée des exposants, si on demande aux gens qui vous ont affrété de vous libérer, est-ce que vous nous feriez ça, car notre animateur est malade ».
J’ai dit : « Oui, si on me donne l’autorisation, je le ferais très volontiers ».
« Ah au fait on avait une petite question à vous demander. Il paraît que vous avez un imperméable dans la voiture, est-ce que vous pourriez pas nous le faire à la Columbo ? ».
Surpris, je leur ai dit : « Vous êtes sur que l’on vous a donné le bon renseignement ».
« Oui, oui, réfléchissez-y ! »
Et puis mon technicien m’a après avoué qu’il avait donné l’idée. Pour la 1ère fois donc en août 1986, je mettais cet imper qui était resté dans ma voiture mais qui m’allait bien. On me trouve une vieille chemise et une vieille cravate et j’ai présenté la soirée des exposants de la foire de la lavande à Digne dans le personnage de Columbo.
Mes employeurs de l’époque, m’ont dit : « Surtout Marc sur le stand demain, revenez comme ça ! ».
C’est comme ça que cela a commencé. C’est tout simple, je ne l’ai pas voulu, je ne l’ai pas cherché. Je me suis amusé, j’ai cédé à un caprice et voilà ce que c’est devenu. Les contrats sont tombés immédiatement.
As-tu ensuite travaillé ton personnage et eu besoin de prendre des contacts ?
Ma ressemblance qui paraît-il existe, c’est à vous d’en décider, ceux qui me regardent. Tout cela m’est tombé alors que je n’étais pas employé de banque ou fonctionnaire mais acteur depuis des années. Donc la scène je savais ce que c’était, tout comme le monde du spectacle. Je connais la relation qu’un acteur doit avoir avec le rôle, quand on dit que l’on rentre dans le personnage. Je n’ai donc pas eu tellement à travailler mon personnage de Columbo. Pourquoi ?
Je dis souvent aux journalistes qui m’interrogent : « N’oubliez pas qu’un acteur , avant de proposer quelque chose, l'a observé avant. Si je joue le rôle d’un boucher, je vais observer comment travaillent les bouchers. Et je vais peut-être, grâce à un metteur en scène qui saura me faire travailler et me cadrer, donner l’illusion d’être peut-être boucher. Les artistes sont des créateurs d’illusions. Donc moi pendant des années j’ai été spectateur de la série Columbo, que j’ai regardé tous les dimanches après-midi avec mes enfants. Je ne pensais pas qu’un jour j’allais jouer le personnage. Mais j’ai été effaré, allez on va le dire, par LA silhouette. C’est UNE silhouette Columbo, à la manière de Charlie Chaplin quand il joue Charlot. Et je regardais ça avec intérêt.
Quand un acteur regarde, il ne regarde pas comme les autres. Il observe et emmagasine. Ce qui fait que le jour où j’ai passé l’imperméable et que je me suis regardé dans cette glace, c’est vrai que j’ai fait un geste qui spontannément a été le bon. Pourquoi ? Parce que dans mon cône de substantation, dirait Bergson, j’avais déjà enregistré le personnage, c’est tout.Qu’après, sachant qu’on me payait pour ça, pour pouvoir donner les mimétismes exacts, c’est vrai que j’ai essayé un peu de retrouver certaines exactitudes. Je ne peux pas dire que le travail sur cassette arrêtée, ça n’existe pas dans notre profession.
On porte en soi quelque chose qu’on a malgré soi engrangé souvent, et un jour ça ressort. En tout cas pour moi, c’est comme ça que ça c’est passé.
Tu disais que tu étais artiste, qu’elle a été ton cursus avant d’être Columbo ?
Pour faire plaisir à mes parents, comme c’était bien le cas, souvent à cette époque, j’ai fais des études assez poussées puisque j’ai une Licence de Lettres et un diplôme de Sciences Politiques, qui me destinaient normalement soit à l’enseignement, soit aux carrières dans l’international, comme conseiller artistique dans les ambassades. J’aimais beaucoup ça, moi. Et puis entre-temps, je me suis marié et suis devenu un jeune papa. L’enseignement s’est offert à moi en tant que prof de français à Aix en Provence. Mais je continuais quand même le conservatoire, car je n’avais jamais abandonné le plaisir d'être acteur, comme de faire par exemple le Festival d’Avignon. Ce qui fait que je suis devenu un comédien qui est passé de l’enseignement, tout à fait naturellement, à ce métier artistique que j’ai choisis définitivement dans les années 70.
Depuis quand fais-tu du théâtre ?
Pour en revenir à ce que je disais lorsque le personnage de Columbo m'est "tombé sur la gueule", si j'ose dire, je suis entré dans une phase dite d'interprétation. Je venais de prendre conscience de la ressemblance avec Columbo, que j'avais vu à la télé pendant de longues années, et dont j'avais enregistré les comportements. Et tout à coup on me dit de jouer le rôle de Peter Falk dont j'étais l'incarnation. Çà n'a pas été trop difficile en tant qu'artiste. Le plus dur était d'éviter de tomber dans le piège qui guette tous les acteurs: de trop coller au personnage et de sombrer dans le ridicule.
Tous les sosies savent qu'ils sont montrés du doigt comme des animaux curieux et des bêtes de cirque. Quand on y réfléchit bien, à propos du phénomène de la ressemblance, cher Stéphane Sagas, dont on s'étonne et rit; c'est quand même incroyable si on réfléchit bien ! Il peut entrainer des confusions, des usurpations d'identité dont on pourrait se servir dans un but malhonnête. On sent un regard moqueur ou un peu tendancieux, chez les imbéciles en particulier, les imbéciles étant ceux qui pensent que les autres sont ridicules sans se demander si eux même le sont.
Le fait d'être acteur, m'a permis de mettre un "vide sanitaire" entre ce que je suis et ce que je joue, comme dirait mon père, qui était architecte, pour éviter une "perméabilité" qui me rendrait ridicule et pourrait entrainer des problèmes de dédoublement de personnalité, de schizophrénie... Un acteur à l'avantage d'avoir eu des professeurs d'art dramatique pour le mettre en garde: "n'oubliez pas, monsieur, que vous êtes à la fois la marionnette et le marionnettiste. C'est vous qui tenez les ficelles, soyez le patron de la situation, c'est vous qui dirigez !"
Ayant cela présent à l'esprit, j'étais conscient que j'allais abandonner tous les grands hommes du théâtre: Molière, Prévert, Camus,... Je ne voulais pas jouer un personnage pour sombrer dans le ridicule, il fallait trouver une astuce...
Je me suis donné comme règle d'or de ne pas trop en faire, de jouer la bonne note de musique, de restituer fidèlement les traits du personnage dont je suis le sosie comme un musicien interprète une partition. Abandonner les planches pour jouer Columbo peut-être attractif et plaire, mais si c'est pour amuser la galerie, faire de la gesticulade, se retrouver dans des situations plus ou moins intéressantes comme on vous propose souvent, ce serait dommage. Rien que par rapport à mes enfants devenus adultes, dont un qui est journaliste, je n'avais pas envie de faire le clown. J'aime beaucoup les clowns, mais les Vrais clowns ! Je ne voulais pas entendre dire : "Ton père se prend pour Columbo !"
Quand on copie quelqu'un pour en devenir son double, on doit d'abord avoir du respect pour cette personne. C'est avec ces considérations que je me suis laissé glisser dans le personnage de Columbo en refusant de franchir certaines limites.J'ai eu la grande chance de ressembler à Columbo qui avait créé un système d'enquête avec une investigation toute particulière.
Cela m'a donné l'idée de l'utiliser pour le proposer à des entreprises lors de séminaires, conventions... Il ne s'agit pas seulement de déambuler parmi les gens pour les faire rire mais aussi de mettre en scène un scénario co-écrit avec les responsables pour jouer une pièce de théâtre qui n'est jamais la même puisque chaque entreprise porte un message différent.
Ce qui m'a décidé aussi fut la rencontre avec Peter Falk sur TF1 en 1996 dans le Journal TV du 20h présenté par Jean-Claude Narcy.
20 heures, 7 millions de téléspectateurs, je me retrouve face à celui dont je suis "l'image" depuis des années ! J.C Narcy m'avait appelé le matin même, pour m'avertir, suite à la confirmation de la venue à Paris de Peter Falk, qu'il voulait lui faire une surprise. Il fallait tourner un petit film à Aix en Provence dans l'après-midi, avec le chien et la voiture, puis sauter dans le premier avion. Il allait projeter ce film et parler un peu de moi puis je devais entrer sur le plateau. Dans l'avion, j'étais très inquiet de cet examen de passage, gagner ou être ridicule face à une star internationale, acteur de films et de théâtre aussi -encore un point commun-. Tout s'est merveilleusement bien passé. Je me dis que Dieu ou le hasard m'a donné une chance extraordinaire dont il me faut tirer parti. C'est là qu'après avoir travaillé depuis dix ans sur le personnage de Columbo, j'ai décidé de me spécialiser dans les conventions et les séminaires en mettant ce personnage au service de choses intelligentes à faire. A partir de là, on se fait une certaine réputation.
Je me faisais plaisir en tant qu'acteur avec une scène, ou un texte co-écrit avec les intervenants du séminaire, et qui sont mes comparses dans la salle. Je n'ai pas le sentiment d'abandonner mon métier de comédien contrairement à ce que disent les mauvaises langues: "Il abandonne le théâtre pour faire le sosie", servi par une ressemblance exceptionnelle. Je ne suis pas le sosie, je suis la personne, en tant qu'acteur qui fait son métier de comédien.
Éloignant mes doutes, cette rencontre m'a donné envie de continuer cette aventure qui me donne à faire de l'évènementiel, des choses plaisantes comme l'animation d'un mariage ou un anniversaire en montant des petits scénarii pour des arrivées surprises des gens qui veulent offrir quelque chose à leurs invités. C'est une aventure agréable, j'ai réussi à construire ma côte au fil des ans et une carrière évolutive qui est bien payée.
De temps en temps, je répond à l'appel de metteurs en scène dans des pièces de théâtre ! Je fais le festival d'Avignon car j'ai besoin de retrouver cette grande famille du spectacle. Certains producteurs à l'imagination créative voient en moi celui qui joue Columbo mais aussi l'acteur de théâtre. En France on aime beaucoup mettre des étiquettes sur les gens, ce qui n'est pas le cas aux USA où les artistes sont complets.J'ai eu la chance d'aller à l'école de théâtre américaine de l'Actor Studios à mes frais, d'être auditionné et de travailler avec Georges Chakiris qui sortait de l'expérience du film musical West Side Story. J'ai appris à danser et j'aurais pu faire de la comédie musicale. J'ai travaillé avec divers metteurs en scène et je n'ai pas renié tout ça. En tant que produit de théâtre je n'aurais pu me contenter de pratiquer un petit air sympathique avec cette ressemblance. Peter Falk était lui même un homme de théâtre même s'il a fait du cinéma. Il a joué comme comédien dans des pièces à Broadway alternant les deux dans la même journée parfois.
Je suis bien dans ma peau mais exigeant avec moi-même, et cela me ferait souffrir énormément, comme tout artiste je pense, qu'on me regarde en haussant les épaules.
Les sosies en France ne sont pas considérés par la télé et je rend hommage à SosyLand et au travail que vous faites. C'est une prise de conscience qu'il fallait réagir contre un état de fait qui nous agace tous - mis à part ceux qui sont prêts à tout pour passer à la télé tels ces gens qui viennent raconter leur vie, ou leur sexualité à l'émission de Delarue.
Avec ce phénomène de la ressemblance servi par quelqu'un qui a du métier dans le spectacle, ainsi que d'autres sosies peut-être, je n'ai pas encore reçu un coup de fil qui nous donnerait l'occasion de montrer ce que l'on pense faire avec de l'imagination et du travail, en créant des émissions extraordinaires avec des sosies.
Les producteurs ne savent pas nous utiliser et c'est le drame. Les anglais le font et les américains aussi sans parler de ce que j'ai vu à Las Vegas, avec des Awards pour les sosies.
J'y ai vu un spectacle excellent avec un sosie de Elvis Presley (certes, nous en avons quelques uns en France) qui lui ressemblait de par son physique et sa façon de se coiffer, mais plus encore de par ses gestes, les arrêts, les blocages, l'élégance, tout ce qui "finit" un personnage. Les anglais appellent cela le maniérisme des gens, c'est très parlant, je trouve.
En France, on dit on va faire une émission de sosies avec une pelletée de Claude François et on fait un concours, ce qui en soi, est tout à fait ridicule. Je décline toute invitation à ce genre de mascarade et je rêve qu'un jour peut-être, on nous proposera un moment de télé exceptionnel avec un scénario plein d'humour ce qui demande du travail et de l'imagination et je crois que c'est mal parti. Pour l'instant, on a droit à des émissions qu ne coûtent pas grand chose sous prétexte de manque de moyens (on nous ne paye même pas les frais de déplacement, même les professionnels). On invite 2 ou 3 vedettes, toujours les mêmes à faire des remarques d'une bêtise affligeante et portant des jugements sur les pauvres gens qui sont là (je me souviens pour ne pas la nommer d'une télé de Christophe Dechavanne avec Christine Bravo qui n'est pas un exemple de grande classe) et je demande aux jeunes qui pénètrent dans ce monde là de ne pas se laisser faire et de refuser ce genre de rencontre qui ne peut rien apporter.
Quels conseils donnerais-tu si tu étais un producteur d'émissions de sosies et que tu avais carte blanche ? Quelle émission ferais-tu ?
Je passerais d'abord par l'écriture d'un scénario comme pour tous les grands films ou pièces, puis je chercherais les personnages qui conviennent.
Je ne suis pas magicien mais pour rester avec le personnage de Columbo je ferais la reconstitution d'un épisode selon le principe d'une enquête décalée, une création absolue, où l'on ferrait rentrer les meilleurs sosies de personnages: l'assassin pourrait être un Stéphane Bern qui tue la princesse Béatrice du Danemark et maquille le crime....
Il n'y a pas de limite à l'imagination avec un bon sujet qui tienne le coup. Dix minutes après Columbo entre en scène et l'interroge. On pourrait mettre tous les sosies dont nous disposerons dans l'épisode : Julia Roberts, Woopy Golberg.... On leur demanderait un réel travail d'acteur avec un metteur en scène...
On est loin d'une soirée sosies à la télé où l'on fait son marché après la première audition !
Il y a plein de chose à faire mais personne ne s'en occupe, pourquoi pas moi tu me diras... Peut-être un jour mais je ne fais pas partie du réseau de ceux qui font en coulisses, la télévision. Pour l'instant je suis resté artiste et je suis très content comme ça.
Je voudrais revenir à cette rencontre avec PeterFalk. Comment l'as tu vecue et avez vous discuté ensemble après ?
Elle s'est faite tout naturellement, de par son comportement. Il s'est levé est venu vers moi et a été chaleureux. Sans parler de ce qui s'est passé après dans les coulisses : nous avons bu le champagne dans un salon VIP, étant assis dans de très beaux fauteuils. Et tandis que la presse nous bombardait de photos, nous bavardions. C'est lui qui me posait des questions et voulait savoir qui j'étais et ce que je faisais. Il est reparti à Los Angeles avec des photos dédicacées par moi-même signées "Columbo" dont une affiche du spectacle que j'avais créé au festival d'Avignon. Il a été très sympa et ouvert, nous sommes allés au restaurant le lendemain et il m'a invité à venir chez lui à Los Angeles. Deux ans après, j'étais là-bas et après quelques hésitations j'ai appelé un taxi pour m'y rendre. J'ai été reçu très gentiment et j'ai gardé un contact, mais je n'en abuse pas.
Tu es donc allé chez lui ?
Oui et j'ai même vu le vrai imperméable dans une housse. Il m'a présenté à l'occasion d'un repas : Julia Roberts, Paul Newman, Gina Rowlands .....
C'est ça les rencontres avec P.Falk et chaque fois je me pinçais sous la table pour voir si je ne rêvais pas. Je pourrais avoir plein de photos mais je reste discret par correction car je reçois tellement : voir P.Falk parler avec Gina Rowlands sous les yeux de John Cassavetes, c'est un spectacle inoubliable. Un jour pour s'amuser il m'a dit de rentrer au restaurant avec sa femme à mon bras et Paul Newman a fait des yeux ronds et a cru que j'étais son fils. En effet, il savait que P. Falk avait séjourné en France quelques temps et fait son service militaire sur un bateau basé au large de Marseille. Il lui a dit: "Dis moi la vérité; tu as sauté une petite française !". C'était surtout ma voix qui les a frappés car elle est proche de la sienne aussi. Quand j'imite Columbo je prends la voix doublé du personnage un peu souffreteux qui plait au gens. Mais sa vraie voix est proche de ma tessiture, il a fumé aussi ce qui donne ce timbre assez grave (il m'a offert des cassettes vidéos d'épisodes en anglais) les anecdotes sont de merveilleux moments et j'ai beaucoup de chance. Aux États-Unis, maintenant que j'ai dans l'oreille la vraie voix de Peter Falk, c'est celle-là que j'imite.
Plus tu connais ton modèle et moins tu as envie de déconner. Je joue le jeu, je donne aux gens ce qu'ils attendent sans trop en faire, j'essaie d'être juste. Cinq minutes avant de rentrer en scène comme un musicien qui accorde sa guitare, je mets mon imperméable, et déjà, il se passe quelque chose. J'essaie de trouver la note juste. Ne pas trop en faire est ma préoccupation, le reste n'est que du bonheur car les gens aiment ce personnage. Je serais toujours reconnaissant à JC Narcy de ce cadeau, c'est ma seule et vraie grande émission de télé en vingt-deux ans, et c'est très émouvant.
Est-ce que tu correspond avec lui ?
Il écrit peu et moi non plus...
Et si j'avais un sosie je n'aimerais pas trop que mes amis le sachent alors je garde ma réserve pour ne pas le déranger, surtout qu'il a été tellement sympa avec moi.
Un grand merci, c'était un grand moment que ce voyage dans l'histoire du cinéma.
Voyage émouvant sans être dramatique mais il y a de la gravité car j'ai appris récemment que sa santé n'était pas très bonne, à 80 ans c'est un peu normal. Je peux mourir avant lui mais je vis dans l'angoisse d'apprendre une mauvaise nouvelle. Je ne sais pas, peut-être que je continuerai pour défendre son image mais ce sera un stade nouveau. Mais il faut vivre le présent et pour clore en deux mots je dirais "THANK YOU MR PETER FALK ! "