Eh bien on prend les mêmes, toujours dans l'adaptation du roman de F.H. Burnett, et on recommence. Avec une dimension légèrement steampunk, où des poupées humanoïdes servent de domestiques, pour la dimension légèrement - très - SF, ainsi qu'un système de pigeon voyageur robotisé assez perfectionné.
Alors, sûr que le dessin est tout de même plus chiadé que dans la série - malgré quelques ratages dans les visages, celui du père par exemple, ou dans certaines attitudes et postures. Mais franchement, j'ai cru au message subliminal avec l'envoi de ce tome, et des sueurs froides me ramenant à l'enfance me roulèrent le long de l'échine. Brrrrr...
La Sara de la BD cherche une Emilie, poupée idéalisée qui sera sa compagne durant sa période de pensionnat, et ses indéniables qualités font rapidement d'elle la chouchoute des autres filles. Exceptée Lavinia qui est une garce et Miss Minchin qui en est une autre, doublée d'une vieille fille acariâtre. Voilà pour l'état des lieux.
Dans l'ensemble, nostalgie oblige, on retrouve bien l'atmosphère de ce pensionnat pourri avec une atmosphère éthérée proche du conte insupportable de mièvrerie et de gentillesse, où Sara mène le bal. La prédominance de couleurs chaudes donne à l'ensemble une presque féerie, et voilà que je recraque, et que bim, la petite Sara de mon enfance remonte à la surface...
Mais avec 20 ans de plus, le charme n'opère plus vraiment, et les bons sentiments finissent par s'embourber. Si le scénario, bien connu, pose l'ambiance avec l'annonce inévitable le jour du 9e anniversaire de la petite de la mort de son père, ça a un goût doucereux qui ne passe pas. Peut-être pour une petite cousine du même âge...
Princesse Sara, publié chez Soleil, par Alwett, Moretti et Boccato, pour 12,90 €. Retrouvez d'autres extraits, à cette adresse.