Pierre, louisette, Claire et les gars, la Coupe du monde continue ! L’équipe de France, c’est bien joli, mais elle n’est qu’un petit sous-ensemble du sport qui nous motive tant. Foin du chauvinisme ! Ne sombrez pas dans l’affliction ou, pire, le déni de rugby...
..un sport inventé au 19e siècle, dit-on, par William Webb Ellis dans la petite ville de Rugby, au nord-ouest de Londres, Angleterre. La "perfide Albion", matrice des rugbies, finaliste de la deuxième édition en 1991, a gagné le titre WW Ellis, enfin, en 2003. La première victoire d’une nation de l’hémisphère nord, tout ragaillardi après des années de domination sudiste. Le pack anglais est monobloc : lourd, lent et terriblement abrasif pour ses contradicteurs. Et juste derrière, il y a Jonny Wilkinson. Un phénomène de demi d’ouverture, on en a déjà beaucoup parlé. Les anglais dominaient l’Europe, et après les français en demi-finale, ils érodent les hôtes australiens dans le grand match du monde.
Quatre ans plus tard, les tacots anglais paraissent hors d’usage à leur arrivée en France : près de 32 ans de moyenne d’âge, et surtout beaucoup de doutes avec 10 défaites dans le Tournoi des six nations depuis le titre suprême. Du jeu dans leurs incertitudes, un entraîneur viré, un Wilkinson très souvent blessé. Le vétéran Brian Ashton, l’ancien coach de la séduisante équipe de Bath, est au relais. Il va revenir, obligé, au style monobloc huit cylindres en ligne qui a fait la réputation et le succès du quinze de la Rose. Wilkinson est de retour derrière le volant, pas vraiment royal, mais toujours terriblement lucide dans le money time, on l’a vu samedi dernier. Le tacot blanc, qui sait si merveilleusement voyager - pas vrai ? - fera-t-il le tour de trop, après tout ce parcours inattendu et une grosse embardée contre les Sud-Africains (0 à 36), justement, au cours du premier tour ?
En face, les sud-africains, l’équipe des quotas. Fait unique à ma connaissance. Dans l’ancien pays de l’apartheid, aboli en 1994. L’année qui a précédé la victoire à domicile des Boks lors de la troisième édition de la Coupe. L’apartheid prônait jusque là un développement séparé des peuples dans ce magnifique pays de l’Afrique australe. Les Blancs, minoritaires mais dominants politiquement et économiquement, doivent désormais partager le pouvoir. Y compris dans le rugby, dans lequel une minorité de Noirs et des métis jouent.
L’équipe Springbok, censée être plus représentative de la diversité ethnique du pays (75% de Noirs), est désormais soumise à la politique des quotas. Qui ne change pas grand chose, puisqu’il y a deux métis (tous deux excellents, évoluant sur les côtés de l’attaque : Habana et Pietersen) en tout et pour tout dans le 15 majeur. L’Afrique du Sud, au contraire des anglais, a fait évoluer avec succès son style. Et pratique désormais un rugby rapide et agressif du numéro 1 au numéro 15. La mêlée australe, traditionnel point très fort, a même reculé face à son homologue argentine en demi-finale. Shocking ... mais pas rédhibitoire, les véloces africains transperçant à plusieurs reprises les Pumas en contre.
Voilà qui nous promet une belle et rude opposition de style. Souvent génératrice de beaux matches. Qui va soulever le trophée WWE samedi soir à Saint-Denis : Jake White, l’entraîneur en chef des Boks ; ou les White and rose, anciens colons de ces mêmes sud-africains ? Qui visent le premier doublé consécutif dans la jeune histoire de la Rugby Union World Cup.
Signé : Scoubab00