Alors, la ministre souhaite examiner toutes les possibilités, et pourquoi pas envisager comment les dons privés compléteraient le financement assuré par le secteur public. De bonnes intentions en somme, mais qui ressemblent bien à l'enfer sur terre, estime Tim Godfray, directeur général de la Booksellers Association. « Très préoccupé » par les propositions de la ministre, Tim va se fendre d'un petit courrier pour expliquer gentiment que ce genre de solutions, basé sur la popularité d'Amazon, n'est pas vraiment du goût des libraires, qui se plaignent justement de la position tenue sur le marché par le cybermarchand.
Même son de cloche - qui n'a cependant pas résonné en même temps - chez Waterstone's, avec Tim Coates, pour qui les librairies « ne doivent en aucune manière essayer de se transformer en librairies ». L'idée n'est d'ailleurs pas neuve : elle avait été évoquée et fit son petit chemin voilà une trentaine d'années, avant d'atterrir dans les égouts de Londres. « Pourquoi se rendrait-on dans une bibliothèque, et achèterait-on un livre alors que l'on peut l'obtenir gratuitement ? »
Pas question de rejeter complètement l'idée non plus : on envisagerait volontiers la vente de certains types d'ouvrages, à petite échelle, et uniquement dans l'hypothèse où aucune librairie ne serait à proximité - encore faudra-t-il déterminer la distance exacte de ce que l'on nomme proximité. « Si c'est une extension de la fonction de la bibliothèque, et qu'elle est soigneusement envisagée, sans être tenté de devenir une librairie à part entière, alors il existe des solutions qui permettraient de le mettre en place. »
La location de DVD en berne serait une piste, mais attention à marcher sur des oeufs...