Ca m’a coupé le souffle (Sartre)

Par Arbrealettres


Ca m’a coupé le souffle.
Jamais, avant ces derniers jours,
je n’avais pressenti ce que voulait dire
“exister”.

J’étais comme les autres,
comme ceux qui se promènent
au bord de la mer
dans leurs habits de printemps.
Je disais comme eux
“la mer est verte;
ce point blanc là-haut,
c’est une mouette”,
mais je ne sentais pas que ça existait,
que la mouette était une
“mouette existante”;
à l’ordinaire l’existence se cache

(Sartre)