Le Nobel pour aider à la Paix dans le monde

Publié le 10 octobre 2009 par Jflehelloco

Le Prix Nobel de la Paix 2009 est décerné à Barack Obama. La nouvelle tombe comme une surprise aujourd’hui.

Une vision un peu réductrice de cette distinction serait de se dire qu’il n’a encore rien fait et ne la mérite pas. On voit d’ailleurs de nombreux commentaires dans ce sens. Beaucoup de Français sont choqués au motif qu’il n’a encore rien fait de concret.

Barack Obama n’est pas un saint, ni un dieu, mais il est le président des Etats Unis qui a fait bouger le regard du Monde. Pas seulement par sa couleur de peau ou par sa jeunesse. Il est l’espoir des américains, il a fait évoluer l’image des USA et il a fait rêver et espérer des millions de personnes dans le monde qui ont vu dans sa victoire un vrai tournant. C’est le président américain de notre siècle.

Lauréat en 1994, le président israélien Shimon Peres a salué une distinction qui donnait un «nouvel espoir à l’humanité». «Très peu de leaders sont parvenus à changer l’état d’esprit du monde en si peu de temps et avec un tel impact», a-t-il ajouté.

En effet, le prix Nobel n’est pas là simplement pour valider une action faite mais également pour aider à la sa réalisation. C’est dans ce sens qu’il a été décerné par le comité «  »On espère bien sûr qu’il y aura des changements concrets dans le temps mais (…) nous avons eu le sentiment qu’il était approprié de le renforcer autant que l’on peut dans sa lutte continue pour ses idéaux ». Et si le Prix Nobel pouvait aussi apporter sa pierre à ce combat pour la paix dans le monde en donnant du crédit à un homme qui entreprend une mission pour la Paix ?

Obama en est conscient et a précisé qu’il accepterait le Nobel non pas «comme une reconnaissance de ses propres accomplissements», mais «comme un appel à l’action». Les défis que nous devons relever «ne peuvent être le fait d’un seul homme ni d’une seule nation», a-t-il lancé, soucieux de «partager ce prix» avec tous ceux qui s’engagent au service de la paix, du désarmement nucléaire, du réchauffement climatique et de la défense des libertés.

Le prix Nobel a déjà été un appui à des grandes causes sans pour autant qu’elles soient totalement résolues au moment où il a été attribué. Comme, par exemple, le dialogue Est-Ouest en 1971 pour Willy Brant ou Itzhak Rabin, Shimon Peres, et Yasser Arafat en 1991. L’espoir en politique est un point essentiel à mes yeux. Si la politique n’apporte pas l’espoir d’un changement ou d’une amélioration alors ce sont d’autres milieux qui risquent de capter la détresse des peuples et là l’avenir risque d’être sombre.

Je trouve que ce Nobel est en ce sens positif et le signal est déjà en marche si on lit les commentaires des responsables politiques du monde entier.

Lech Walesa, prix Nobel de la Paix 1983, est un peu surpris : «Si vite? Trop vite! Il n’a pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Pour le moment il ne fait que proposer (…) Parfois, le Comité Nobel donne son prix pour encourager une action responsable. Alors, donnons-lui une chance, à Obama».

José Luis Rodriguez Zapatero, premier ministre espagnol : «Ce prix, à l’ntérêt hautement stratégique», est une «incitation, un soutien au président pour qu’il remporte des succès dans la recherche de la paix».

Parlant d’Obama comme «d’un jeune Mandela portant les espoirs du monde», l’ancien militant de la paix sud-africain Desmond Tutu a par exemple jugé la décision «surprenante, mais merveilleuse».

Le chef de la Ligue arabe : «Cette récompense prouve que le monde est convaincu des déclarations [d'Obama] en ce qui concerne aussi bien le désarmement nucléaire que ses intentions de trouver des solutions immédiates aux problèmes du monde, y compris le conflit israélo-arabe».

« Si je me réjouis autant que ce prix vous soit aujourd’hui attribué, c’est aussi parce que je sais qu’il confortera votre détermination à agir pour la justice, pour la paix et pour préserver les grands équilibres de notre planète », a écrit Nicolas Sarkozy. « Je suis convaincu que chacun, partout dans le monde, y puisera une volonté encore plus forte de coopérer avec vous-même et avec l’Amérique pour atteindre ces objectifs communs ».

Car c’est vrai que c’est à la fois une aide formidable pour appuyer la cause de la paix mais également une pression énorme pour le jeune président des Etats Unis. Cela risque d’augmenter les critiques des américains qui lui reprocheront une action trop « internationale » au moment où l’amerique vit la crise de plein fouet. Et cela pourrait aussi peser sur les décisions futures concernant l’Irak et l’Afghanistan. «Je suis le commandant en chef d’une armée» en train de se retirer d’Irak, mais engagée dans un conflit difficile «avec des adversaires redoutables sur le terrain afghan», a-t-il d’ailleurs prévenu vendredi sur un ton solennel, manière de faire savoir que l’euphorie du prix Nobel n’est pas près de lui monter à la tête. «Nous devons affronter le monde tel qu’il est», a ajouté Obama, qui s’est toujours voulu un idéaliste réaliste.

Pour ma part, je souhaite voir dans ce Nobel un message. Celui que désormais de plus en plus de monde souhaite un monde en paix sur une terre plus épargnée de la pollution des Hommes. Espérons que Barack Obama et ceux qui vont émerger dans la dynamique de son élection partout dans le monde, arriveront à faire bouger les choses  : « Yes we can ! »

Car, comme disait Saint-Exupéry « On n’hérite pas de la terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants. »