J’ai l’extrême tristesse de vous annoncer la mort de Raymond Federman, survenue le 6 octobre. Il nous manque, cruellement.
Laure Limongi nous a annoncé ainsi la triste nouvelle. Elle venait de publier les Carcasses, chez Léo Scheer, le dernier Federman.
Il lui avait dit : “Tu sais, Laure, je suis un vieux bonhomme maintenant. Un jour, un de ces jours, dans pas longtemps, des extraterrestres vont venir me chercher pour m’emmener dans leur planète. Il va falloir t’habituer…” Les extra-terrestre sont venus.
J’avais eu l’occasion de le rencontrer en 2004 lorsqu’il était au Festival d’Avignon. Louis Castel avait créé une pièce qui s’appelait Federman’s à partir de la vie de Federman et où à la fin, de simple spectateur il devenait acteur de son propre rôle. Après, dans les jardins de la Chartreuse, il nous avait parlé de son livre, alors en préparation qui s’appelait My Body in nine Parts, qui vient de recevoir un prix en Italie. Gentillesse, humour, que dire de plus de cette rencontre ?
Je voudrais, juste pour donner envie à ceux qui veulent prolonger dans l’éternité de ses livres la rencontre avec cet homme, faire partager un extrait d’un d’entre eux édité par Cadex qui s’appelle à la queue leu leu ; C’est “un long récit pas très large”.
un
homme
en
deuil
tenant
en
laisse
un
chien
énorme
mais
musclé
et
derrière
lui
une
longue
procession
d’hommes
tous
vêtus
de
noir
l’homme
perplexe
demande
à
l’homme
au
chien
pourquoi
ces
deux
corbillards
et
l’homme
au
chien
lui
répond
oh
le
premier
cercueil
c’est
ma
belle-mère
et
le second
c’est
ma
femme
…
oh
le
chien
lui
répond
l’autre
en
tirant
sur
la
laisse
de
son
chien
c’est
lui
qui
les
a
tuées
toutes
les
deux
…
dites-moi
est-ce
que
je
pourrais
vous
emprunter
votre
chien
pour
quelques
heures
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