Jean Paul II, Unité et indissolubilité du mariage (fin)

Publié le 10 octobre 2009 par Walterman
témoignage des familles en faveur de l'indissolubilité
9. Le témoignage essentiel sur la valeur de l'indissolubilité est donné à travers la vie matrimoniale des conjoints, dans la fidélité à leur lien à travers les joies et les épreuves de la vie. La valeur de l'indissolubilité ne peut cependant être considérée l'objet d'un pur choix privé: il s'agit d'un des fondements de la société tout entière. C'est pourquoi, tout en encourageant les nombreuses initiatives que les chrétiens et d'autres personnes de bonne volonté promeuvent pour le bien des familles (par exemple les célébrations des anniversaires de mariage), on doit éviter le risque de la permissivité dans des questions de fond concernant l'essence du mariage et de la famille (cf. Lettre aux familles, n. 17).
rôle des lois civiles
Parmi ces initiatives, ne peuvent manquer celles qui visent à la reconnaissance publique du mariage indissoluble dans les réglementations juridiques civiles (cf. Ibid., n. 17). Une ferme opposition à toutes les mesures légales et administratives qui introduisent le divorce ou qui rendent les unions de fait équivalentes au mariage, y compris les unions homosexuelles, doit être accompagnée par une attitude de proposition, à travers des mesures juridiques qui tendent à améliorer la reconnaissance sociale du mariage véritable, dans le cadre des lois qui admettent malheureusement le divorce.

soutien des juges et conciliation
D'autre part, les agents du droit dans le domaine civil doivent éviter d'être personnellement impliqués dans ce qui peut nécessiter une coopération au divorce. En ce qui concerne les juges, cela peut être difficile, car les lois ne reconnaissent pas une objection de conscience les exemptant de prononcer une sentence. En raison de motifs graves et justifiés, ils peuvent donc agir selon les principes traditionnels de la coopération matérielle au mal. Mais ils doivent eux aussi trouver des moyens efficaces pour favoriser les unions matrimoniales, en particulier à travers une oeuvre de conciliation sagement conduite.
'Non-encouragement' des avocats
Les avocats, en tant qu'exerçant une profession libérale, doivent toujours refuser d'utiliser leurs compétences professionnelles en vue d'une finalité contraire à la justice comme l'est le divorce; ils peuvent seulement collaborer à une action dans ce sens lorsque celle-ci, dans l'intention du client, ne vise pas à la rupture du mariage, mais bien à d'autres effets légitimes que l'on ne peut obtenir qu'à travers la voie judiciaire dans une réglementation déterminée CEC 2383. De cette façon, grâce à leur oeuvre d'aide et de pacification des personnes qui traversent des crises matrimoniales, les avocats servent vraiment les droits des personnes, et évitent de devenir de simples techniciens au service d'intérêts quelconques.
10. Je confie à l'intercession de Marie, Reine de la famille et Miroir de justice, le développement de la conscience de tous à propos du bien de l'indissolubilité du mariage. Je lui confie également l'engagement de l'Eglise et de ses fils, ainsi que celui de nombreuses autres personnes de bonne volonté, dans cette cause si décisive pour l'avenir de l'humanité. Avec ces voeux, en invoquant l'assistance divine sur votre activité, chers Prélats-auditeurs, Officiers et Avocats de la Rote romaine, je donne à tous, avec affection, ma Bénédiction.


Discours au Tribunal de la Rote romaine pour l'inauguration de l'année judiciaire. 28/01/2002