Marc Webb, le réalisateur, sait que l’histoire d’un garçon qui tombe amoureux d’une fille qui ne tombe pas amoureuse du garçon est une histoire déjà racontée des centaines de fois. D’où ce désir qui saute aux yeux de filmer cette histoire de façon différente. De prendre le genre à contre-pied, et les attentes du spectateur du même coup. Ce qui est un désir louable.
Le problème, c’est que Marc Webb s’y prend mal. Sa structure temporelle totalement désossée
Entendons-nous bien. 500 jours ensemble n’est pas un « mauvais film », pas à mes yeux du moins. Son audace séduit malgré les maladresses. Mais il s’apparente à un vaste chantier qui a bien du mal à s’assembler. Webb veut trop bien faire, trop se démarquer, tant et si bien qu’il en oublie que parfois, la simplicité touche autant que l’originalité.
500 jours ensemble semble en fait être l’ombre d’un grand film qui traite presque du même sujet avec les mêmes désirs de chambouler les habitudes visuelles et narratives du genre : Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry, qui réussissait exactement là où 500 jours ensemble échoue : conter avec folie, joie et amertume une histoire d’amour vue par un personnage masculin qui court dans tous les sens après une fille, après un passé révolu, après un avenir qui ne sera pas. Le film de Marc Webb est le petit frère plaisant mais malade de l’œuvre grandiose de Gondry qui, lui, avait trouvé le langage visuel parfait pour retranscrire les désirs fous du scénario.