Comme depuis près d’un mois, date de rentrée scolaire de nos petites têtes blondes, bon nombre de professeurs des écoles sont déclarés sans affectation. Ils ou elles se rendent chaque jour de cette rentrée 2009 au rectorat pour attendre patiemment voire désespérément un ordre de mission.
Loin d’être isolé, on compte aujourd’hui près 150 jeunes titulaires du CAPE dans ce cas, et ce, exclusivement sur l’académie de Paris.
Je n’ose imaginer le nombre total, toutes académies confondues, de victimes du zèle de certains inspecteurs d’académies, servant la cause communicante du gouvernement : « Moins de fonctionnaires pour juguler la dette publique ».
- Moins de dette publique, je veux bien…Moins de fonctionnaires, pourquoi pas si cela ne remet pas en cause la qualité du service public…
- Mais alors, j’ai dû mal à comprendre autrement que par une lunette cynique de la politique, comment payer des prof à rien faire, surcharger des classes et mettre en péril l’éducation de nos enfants peut permettre de répondre à cet objectif de mandature présidentielle.
- les élèves, eux-mêmes, qui suivent tant bien que mal dans des classes surchargés…
- les parents qui pour les plus aisés finiront par se tourner vers le privé mais quid des autres…
- les enseignants, qui malgré leur bonne volonté, ne font pas de miracle et laisseront inévitablement passer quelques élèves nécessitant davantage d’attention.
Faute de voir poindre un dénouement heureux à cette situation, elle semble instructive à certains égards.
Ces éducateurs, et nous avec eux, s’éduquent donc sur la réalité politique de notre société et sur ce que pourrait devenir à terme notre système éducatif dans les prochaines années. Le modèle éducatif anglo-saxons semble nous tendre les bras.
Mon scénario au fil de l’eau ne laisse présager rien de bon. Espérons seulement que cela arrive le plus tardivement possible…
Vincent