Petitjournal 09/10/09 (extraits)
http://www.lepetitjournal.com/content/view/47785/1013/
N’usant de rien d’autre que des bambous, des villageois ont réussi à repousser les vagues qui avaient lentement englouti la communauté de Kok Karm, à l’embouchure du golfe de Thaïlande.
La bataille de Vorapol Dounglomchan contre les catastrophes environnementales a commencé il y a 30 ans quand il observait, impuissant, la maison où il a grandi s’effriter à l’embouchure de la rivière Tha Chin, à mesure que l’océan avançait lentement sur les terres. Pendant plus d’une décennie, Vorapol a observé comment les autres communautés affrontaient le même problème. Ce qu’il a vu était la plupart du temps un échec. "J’ai réalisé que je ne pouvais pas vaincre l’eau, que je devais travailler avec elle", se rappelle-t-il. Puis il y a environ six ans, il a remarqué des bambous qui sortaient de l’eau, utilisés par les fermiers pour l’élevage de moules. Ce fut un moment révélateur : correctement disposés, les bambous peuvent freiner la force des vagues. Vorapol a alors commencé à expérimenter par lui-même, en érigeant des barrières constituées de milliers de bambous plantés dans les fonds marins et longeant la côte. Puis un jour, avec l’aide de Pinsak Suraswad, un biologiste maritime, il a trouvé la solution. Regroupés et disposés en trois rangées parallèles le long du littoral, les bambous ont permis de retenir les sédiments des rivières et de stabiliser la vase. Plusieurs centaines de mètres de terre ont depuis été
restaurés, et la technique a été imitée tout le long de la côte du golfe de Thaïlande, ainsi que sur l’île de Phuket.