L'affaire Mitterrand semble avoir trouvé son point final hier, alors que le ministre de la Culture s'est expliqué au journal de 20h de TF1 sur son livre, La mauvaise vie, et sur sa réaction devant l'arrestation de Polanski.
Nicolas Sarkozy, accompagné de François Fillon et du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant a accueilli le ministre de la Culture pour lui demander de faire cesser les rumeurs à son sujet. L'optique était simple, il fallait expliquer les différences entre le roman de Frédéric Mitterrand et la pédophilie, pour se débarrasser des allégations douteuses du Front national et calmer le PS.
Le ministre de la Culture s'est donc transformé en professeur de littérature pour le journal de TF1 revenant sur les termes employés dans son livre (« garçons » et « gosses ») et sur sa propre expérience. Il a avoué avoir eu « des relations avec des garçons en Thaïlande » tout en précisant qu'ils n'étaient pas mineurs.
Il a aussi déclaré : « Oui, j'ai eu des relations avec des garçons, on le sait, je ne le cache pas, il ne faudrait pas confondre, ou alors on serait revenu véritablement à l'âge de pierre, l'homosexualité et la pédophilie. J'étais à chaque fois avec des gens qui avaient mon âge et qui étaient consentants, ou qui avaient cinq ans de moins. Mais enfin il n'y avait pas la moindre ambiguïté ! ». Il a affirmé qu'il condamne « absolument le tourisme sexuel qui est une honte ». Et de trancher : « Je condamne la pédophilie à laquelle je n'ai jamais participé d'aucune manière ».
Concernant sa réaction lors de l'arrestation de Polanski, il concède avoir « été trop émotif ». Et passant à l'offensive, il a critiqué l'attitude de ses détracteurs « ceux qui ont confondu leur fantasme, leur méchanceté avec la vérité » mais aussi « certains socialistes » mus par un « désir de rancune et de vengeance ».
Suite à cette explication Benoît Hamon, le porte-parole du PS, a déclaré : « Dont acte. Frédéric Mitterrand a eu des déclarations extrêmement claires. C'est incontestable » même s'il estime que cette affaire « laissera des traces ». Le FN, lui, continue de demander la démission de Mitterrand jugeant ses propos (et c'est tout de même ironique de la part de ceux qui ont détourné le sens d'un roman) « pas crédibles ».
Le ministre s'expliquera encore une fois dimanche dans l'émission de Michel Drucker et donnera sa « part de vérité ».