Les sites de dépôt de fichiers en ligne se multiplient comme des petits pains, souvent gratuitement ou contre un petit abonnement (ça s'appelle du stockage). Mais les immenses revenus de la pub que génère Google donnent aussi des envies à des sociétés qui attirent les déposants avec des annonces de rémunérations de leurs fichiers grâce à la publicité. L'intention pourrait être louable (après tout on nous dit assez souvent que l'argent n'est pas sale...) si certains tracts proposant aux doctorants de gagner de l'argent avec leur thèse ne commençaient pas à poindre sur les campus ! C'est ce qui a été vu notamment à Nancy dernièrement ...
Des sites comme Capmemo ou OOdoc, par exemple, hébergent déjà des thèses sur leurs serveurs. Sur Capmemo on vous propose d'acheter le document:
"Pour acheter ce document, vous devez posséder un compte Paypal ou une carte bleue et une adresse mail sur laquelle vous recevrez le lien du document à télécharger." ...
Sur OOdoc une thèse coûte 15 €, sur Capmémo c'est 9.5 €. Et apparemment ça marche puisque plusieurs documents indiquent des téléchargements. Les thèses que j'ai trouvées sur ces sites ne sont actuellement pas présentes dans le SUDOC (le doctorant ne peut interdire le signalement bibliographique de sa thèse). Cela signifie-t'il que la thèse n'est pas encore soutenue, que ce n'est pas véritablement une thèse ou qu'aucun devoir de signalement n'a été respecté...?
Je ne suis aucunement spécialiste ni des thèses ni des questions de droits d'auteurs, (si Silex ou d'autres sont intéressés par la question je passe volontiers le bâton :D) mais il semble que le doctorant soit le seul et unique dépositaire du droit d'auteur de son oeuvre et qu'il ait toute liberté à déposer sur de tels sites (merci Steph' :)).
Si la question de la vente de sa production ne me semble pas sujette à caution (nombre de thèses (voire de mémoires) sont publiés chez l'Harmattan ou d'autres éditeurs), la possibilité de voir des étudiants accorder l'exclusivité (payante) de diffusion électronique de leur thèse à des sociétés privées me paraît très dangereuse. Outre que l'Université est co-auteur du mémoire, celui-ci est, rappelons le, financé par la collectivité nationale...
Tant que le droit du doctorant sera celui du droit d'auteur "standard" il semble que la communauté universitaire ne puisse rien pour limiter ces dérives. Il faudrait donc que le législateur se penche sur cette question bien moins sexy que la Burqua (sic) ou les méchants pirates d'œuvres audiovisuelles.