Da Silva, la folie douce

Publié le 09 octobre 2009 par Albumsono

Da Silva – La tendresse des fous (****1/2)

« Il n’y a pas d’amour facile, pas de trêve à venir / Ici tout se termine puisque tout se désire. » Emmanuel Da Silva continue avec « La Tendresse des fous », son troisième album, de voir décembre en été. Le chanteur passe ici au scalpel, le temps de onze titres assez courts, les effets de l’usure du temps sur l’amour et le poids de l’absence. Restant fidèle à une certaine idée de la mélancolie.

Sauf qu’après la veine très sombre de « De beaux jours à venir », Da Silva a décidé de mettre un peu plus de contrastes dans ses sentiments. La dépression se cache derrière le rappel que « les journées peuvent être si belles » (« Carnaval »). Et, à l’inverse, l’amour se déclare dans sa négation : «Non et non je ne t’aime pas, je ne sais pas, je n’en sais rien / Non et non je ne t’aime pas, c’est pas grand-chose / Prend ma main » (« La tendresse des fous »). Quant à « Les inséparables », elle raconte la solitude sous la forme d'une histoire d'amour.

Une palette plus riche et nuancée

Pour accompagner cette évolution, le chanteur-compositeur a aussi décidé d’étoffer sa gamme musicale. Si Da Silva n’a pas abandonné sa guitare acoustique, ses chansons s’accompagnent sur « La Tendresse des fous » d’arrangements biens plus travaillés. Les cordes sont notamment très présentes et variées. Et harmonium, trompettes, trombones et mandolines ajoutent de nouvelles nuances à une palette déjà pleine de douceur.

On reste donc touché par cette voix singulière et ses mots qui font mouche : « Sur ta peau c’est écrit / J’ai souffert, j’ai souri » (« Les Ricochets ») ; « Je n’espère plus rien, enfin je crois / Est-ce que tu seras là le jour de la défaite ? » (« Le Jour de la défaite »). Surtout sur « La Moisson » où Da Silva tranche dans le vif de notre époque : « Rien ne se dit et rien ne raisonne / Au fond d’une époque tiède // Ici c’est un pour tous et tous pour rien / Chacun dans ses biens et rien dans les bras ». Par sa tendre folie, la défaite ne passera pas.

KidB

Le Carnaval :

Les plus belles lettres :

Les inséparables (acoustique) :