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Obama, prix Nobel de la Paix 2009 : faut-il s'en réjouir ?

Publié le 09 octobre 2009 par Sylvainrakotoarison

Obama, récompensé avant même d’agir.


Obama, prix Nobel de la Paix 2009 : faut-il s'en réjouir ? Le comité Nobel vient de décerner ce vendredi 9 octobre 2009 le prix Nobel de la Paix au Président des États-Unis Barack Obama.   L’annonce a généré beaucoup de surprise dans le monde et aussi un sentiment diffus de sympathie.   Surprise car même si l'on le savait "nominé" pour ce prix, Barack Obama vient à peine d’être élu et surtout, d’être investi à la tête des États-Unis (seulement depuis le 20 janvier 2009).   Mais aussi sympathie aussi car son aura internationale est restée toujours assez forte (au contraire de son aura nationale).   J’avais expliqué il y a déjà quelques temps à quel point je considérais que l’élection d’Obama serait un élément positif majeur pour la politique international. Je considérais notamment son discours de Philadelphie comme un modèle exemplaire de comportement identitaire. Mais je n’envisageais pas l’homme comme une sorte de saint susceptible de faire des miracles par simple imposition des mains.   On trouvera toujours des raisons pour décerner des prix Nobel. Le comité insiste ainsi sur « ses efforts extraordinaires pour renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples » et évoque la naissance d’un « nouveau climat dans les relations politiques internationales. La diplomatie multilatérale a repris une position centrale, avec l’accent mis sur le rôle que les Nations Unies et d’autres institutions internationales peuvent jouer. »   Évidemment, aucun résultat concret n’est encore à l’actif de Barack Obama et c’est donc troublant que ce prix lui soit donné si tôt alors que dans les sciences, le comité attend généralement l’âge de la retraite pour récompenser les physiciens (dont Albert Fert), les médecins (dont les découvreurs du virus du sida), les chimistes etc. (ce qui est dommage car le montant du prix ne sert plus aux recherches futures).   Les plus angoissés auront même été soulagés que le Nobel de la Paix n’eût pas été attribué au Premier Ministre italien Silvio Berlusconi (dont la protection juridique vient de lui être ôtée) ni au Président français Nicolas Sarkozy (mais je pense que leurs chances étaient quand même très limitées).   Depuis le début de la décennie 2000, avec Obama, ce sont déjà trois hauts dirigeants politiques américain issus du Parti démocrate qui auront été récompensés, après Jimmy Carter (ancien Président de 1977 à 1981) en 2002 et Al Gore (ancien Vice-Président de 1993 à 2001) en 2007.   Onze mois après son élection, huit mois après son investiture, Barack Obama est empêtré dans de nombreux sujets. Le premier reste intérieur avec le système de santé qu’il souhaite mettre en place dans un pays brisé par la crise financière qui a maintenant 9% de demandeurs d’emploi, soit un nombre doublé par rapport à avant la crise.   Mais c’est sur sa politique internationale que Obama est attendu au tournant, et là aussi, il y a encore beaucoup à faire.   L’Afghanistan est un véritable bourbier qui dégouline vers le Pakistan avec de gros risque pour la stabilité de la région avec son voisin géant, l’Inde.   Le désengagement des troupes américaines en Irak est en cours mais pas sans difficulté.   Les troubles politiques en Iran (notamment la contestation dans les rues de la réélection d’Ahamadinejad) rendent la politique iranienne des États-Unis très hésitante entre un nécessaire dialogue et quelques retours en arrière (la diplomatie américaine a déjà commis de nombreuses erreurs avec l’Iran depuis 1979).   Enfin, le conflit israélo-palestinien est encore loin d’être fini, les Israéliens ayant pris une option dure avec le retour au pouvoir de Nétanyahou qui, en poursuivant les constructions dans les territoires occupés, s’oppose aux vœux de réconciliation que formule Obama.   Alors, l’obamania est évidemment bien derrière nous, mais si cette décision du comité Nobel n’était pas attendue, elle rappelle néanmoins que Barack Obama détient toujours la clef pour accompagner le règlement de certains conflits dans le monde et qu’avec un Nobel en plus, sans qu’il ne puisse faire de miracle (je le répète), cela confortera son assise de Président américain, tant intérieure qu’internationale.   Il a encore trois ans devant lui, avec un capital de sympathie et d’attente toujours aussi élevé. À lui de ne pas le dilapider.   Bravo Barack Obama, et bonne chance à la paix !     Aussi sur le blog.   Sylvain Rakotoarison (9 octobre 2009)     Pour aller plus loin :   Obama a reçu le prix Nobel.   L’attribution des prix Nobel.   La France récompensée.   Al Gore récompensé.   Pourquoi Obama ?   Le jour d’Obama.   Incompréhensions américaines.   Option dure de la politique israélienne.   Sarkozy "nominé" pour le Nobel de la Paix (27 février 2009).          




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