Lors de ma visite en pays Saumurois, je ne m’attendais pas à rencontrer deux vignerons aux tempéraments si distincts ; Romain Guiberteau d’une part, en AOC Saumur, et Thierry Germain d’autre part en AOC Saumur Champigny et Saumur (« L’insolite »). J’ai découvert en une superbe journée de juin, que chacun avait sa méthode, son charisme, son énergie diffuse ou bien distillée selon le cas…
Je reviendrais bientôt sur Thierry Germain, en même temps que je le laisserais s’exprimer, car j’ai pu le suivre dans ses vignes et le filmer…c’est un vigneron dynamique toujours à l’affût de nouvelles expériences, de nouveaux terroirs à réhabilités, à essayer d’autres modes culturales… bref nous verrons cela bientôt !
Saint Just sur Dive, n’est pas aisé à trouver. D’autant plus que, ne supportant pas le GPS, je préfère suivre les panneaux d’indications, regarder l’environnement, et si besoin est, demander mon chemin aux habitants du coin…ce qui fut le cas !
Niché entre le canal de la Dive et le Thouet, ces quelques hameaux comme Saint Just sur Dive, respirent la verdeur des petits bocages alentours. L’humidité régulant la densité et l‘éclectisme de la flore comme l’intensité des couleurs de celles-ci !
Ici, la diversité est de mise, car dans un périmètre de 20 ou 30 km vous avez des buttes, monts et coteaux sur les commune de Chacé et de Varrains où s’étirent les champs et les vignes, et à d’autres endroits surgissent des bois et des forêts comme celle qui enclave magiquement l’Abbaye de Fontevraud, entre Le bois du Couziers et la forêt de… Fontevraud ou bien le bois surplombant le Château de Brézé et qui délivre sur tous ces versants les vignes enfoncées dans cette gangue de calcaire unique.
Après m’être « en lacet » sur ces départementales qui semblaient interminables, j’arrivais à Saint Just et cherchait désespérément ce qu’il n’y avait pas : une indication du domaine Guiberteau ! Je distinguais pourtant, en levant les yeux une enseigne qui déclinait les différentes étapes du travail du vigneron ! J’entrais dans l’allée et reconnu la demeure du domaine !
Romain est arrivé en ayant l’air d’être ailleurs ; il me confia qu’il devait rapidement terminer ses traitements avant l’arrivée de la pluie annoncée…
Nous nous sommes donc engagés dans le vif du sujet rapidement !
C’est dans le chai, en dégustant ses vins et en discutant, entre les cuves bétons modernes et celles, encore présentes de son Grand Père, que j’ai découvert un vigneron passionné par l’essence même du vin, par son pouvoir alchimique, sa propension à ressentir son environnement et le lieu de sa transformation, son écoute subtile et silencieuse qui induit finalement beaucoup de discrétion de la part de Romain, comme s’il devait être présent sans que cela gène le travail du vin…
Un passe muraille au service du vin, comme l’étaient les moines convers au Moyen Age, pas très loin d’ici, à l’Abbaye de Fontevraud …
23 septembre 2009
Christophe Guitard