Plateforme ouverte pour de milliers d'ouvrages
Cette fameuse plateforme est développée « depuis plusieurs années », mais s'ouvre désormais à d'autres éditeurs : « Au total, une centaine de marques se retrouveront sur cette plate-forme destinée, au moins dans un premier temps, à tous les revendeurs de livres : les libraires, les grandes surfaces culturelles, les hypers, etc. » Objectif, des « milliers d'ouvrages numérisés » pour un outil qui servira même à Planeta, propriétaire d'Éditis. (voir aussi Place des éditeurs, la plateforme douteuse)
Alors que de leur côté, La Martinière, Gallimard et Flammarion vont lancer prochainement leur offre, comme l'expliquait Teresa Cremisi, Alain Kouck estime que la multiplicité des plateformes numériques cohabitant offrira une « offre la plus large ». C'est également un moyen pour être « en meilleure position pour négocier avec des acteurs aussi puissants qu'Amazon, Google ou pourquoi pas Apple ».
Un rapprochement numérique fondamental
Cependant, aucun doute : la fédération des éditeurs passera par « ce rapprochement dans les numériques. C'est fondamental. Mais ce n'est pas simple : il y a à la fois des problèmes juridiques et techniques ». Eh oui : l'ePub n'est pas unanimement adopté, par exemple, de même que la question des DRM n'est pas réglée. Reste que la concurrence entre les groupes sera une bonne chose.
Et comment faire décoller un marché numérique en France pour le moment assez pauvre - voire franchement indigent ? La réponse est en soi assez flou. Alain Kouck évoque le Sony Reader, qu'il estime assez seul sur le marché, mais n'oublie pas l'arrivée possible de la tablette d'Apple : « Les opérateurs de télécommunications proposeront peut-être aussi des offres. Et nous éditeurs, nous serons peut-être dans trois ans dans un modèle qu'il faudra faire évoluer. Mais c'est maintenant qu'il faut prendre des positions. Pour ce qui est des contenus, on constate qu'aux États-Unis ce sont les best-sellers issus des nouveautés qui se vendent sous format numérique. Il faudra voir si le marché européen réagit de la même manière. »
Google books et Amazon...
Quid alors du Kindle ? Amazon (ou un autre d'ailleurs) peut toujours se brosser pour obtenir les contenus numérisés d'Editis. Puisque l'éditeur possède les droits « dans la plupart des cas », des oeuvres diffusées, il reste alors seul maître à bord et le mieux placé pour « développer l'offre digitale la plus qualifiée pour le lecteur final et aussi pour nos revendeurs traditionnels ».
Digitale ? Édits compte y mettre les doigts ? Probablement numérique plutôt...
Et Alain Kouck de conclure sur Google books. Comme toujours, on grince des dents à l'idée que le moteur puisse vendre des ouvrages numérisés sans « respecter le droit d'auteur ». Sur ce point, Editis rejoint complètement le SNE et les acteurs du procès intenté contre Google books.
Une communication offcielle devrait arriver sous peu, nous vous en donnerons alors les détails.