Le Punisher est un personnage de la galaxie Marvel né en 1974 sous la plume de Gerry Conway. L’univers du personnage est sans espoir et Frank Castle, dont la famille a été massacrée lors d’un pique nique dans Central Park, entame une croisade contre le crime. Il punit ses ennemis de manière violente et définitive sans jamais accepter de compromis ni de reddition. Sa formation militaire d’ancien membre du corps des Marines lui sert à mener des missions de plus en plus périlleuses.
En 1989 le comics a fait l’objet d’une première adaptation au cinéma sous la direction de Mark Goldblatt avec dans le rôle titre Dolph Lundgren. Je dois vous avouer que j’ai gardé peu de souvenirs de ce long métrage mais je me rappelle avoir pris du plaisir. C’est ce qui compte en définitive.
En 2004 l’industrie cinématographique a remis le couvert avec une œuvre signée Jonathan Hensleigh. Le Punisher était interprété par Thomas Jane et le méchant de service par John Travolta. J’ai vu deux fois cet opus (en salles et en dvd) et je reste circonspect.
Même s’il a d’indéniables qualités j’ai trouvé que ce long métrage manquait d’envergure et de souffle. Je me suis dit aussi que les scénaristes avaient eu la mauvaise idée d’intellectualiser un peu trop le personnage principal alors que le Punisher est un être violent basiquement parlant.
Et le défaut majeur de ce long métrage est le manque de charisme de Thomas Jane. Ailleurs il est plutôt bon acteur mais dans le rôle du Punisher, il ne m’a pas convaincu. Il manquait une certaine dimension "écorché vif".
Dernièrement le Punisher est revenu sur le devant de la scène avec un troisième film intitulé "Punisher : War Zone" sorti directement en dvd. La mise en scène est signée Lexi Alexander et Ray Stevenson tient la vedette.
Je dois vous dire que les bandes annonces avaient aiguisé mon intérêt il y a quelque temps déjà. Les chroniques de Sam’s et Movie n’ont fait que renforcer mon envie de voir ce film.
"Punisher : War Zone" est un long métrage très réussi qui nous en donne pour notre argent. Quelle injustice que ce film n’ait pas eu sa chance en salles quand on voit le nombre d’étrons que nous nous coltinons à longueur d’année.
C’est indéniablement un spectacle qui se rapproche le plus de la bande dessinée originelle. Nous sommes nombreux à réclamer ce genre de longs métrages qui décoiffent. Il n’y a aucune honte à en prendre plein la gueule de temps en temps.
Le présent opus ne brille pas par l’originalité de son scénario ni de son histoire. Nous sommes plongés au cœur de l’éternel combat d’un homme sans pitié contre le crime organisé. La trame est connue mais l’intérêt est ailleurs.
"Punisher : War Zone" est un long métrage d’action dense, dynamique, plein de rythme. L’enchaînement des scènes est hallucinant. Autant vous dire tout de suite que le spectateur n’a pas le temps d’approfondir la psychologie des personnages. Le metteur en scène va droit à l’essentiel sans s’appesantir sur le superflu. Des protagonistes font leur apparition à un moment donné puis disparaissent dans la foulée.
L’émotion est distillée à doses homéopathiques. Seule une petite fille arrive à percer l’armure du Punisher, figure glaciale par excellence.
C’est du cinéma bien bourrin qui fait chaud au cœur. Le spectateur a l’impression de se trouver aux côtés de Frank Castle et d’appuyer en même temps que lui sur la détente.
Il y a un petit côté défoulement typiquement "Loi du Talion". Le Punisher apparaît comme un personnage qui a ce qu’il faut, là où il le faut. Sa vengeance est brutale, prompte, sans équivoque. L’anti-héros pas excellence utilise sa science des armes et des explosifs, son art du déplacement silencieux pour massacrer à tour de bras ceux qui se trouvent sur son chemin.
La seule originalité de la thématique de la vengeance est de nous brosser le portrait d'un être qui doute à la suite d'un drame. Mais cette période d'hésitation dure peu. On ne se refait pas.
Punisher pour un jour, Punisher pour toujours.
Le long métrage est stylisé au possible. Les gunfights sont nombreux et surtout crédibles. Ils ressemblent à de véritables chorégraphies parfaitement mises au point.
Lexi Alexander utilise au mieux des angles de caméra et des cadrages à chaque fois différents pour nous proposer des scènes variées et explosives. Chaque séquence donne l’impression d’avoir été pensée indépendamment du reste. Inventivité et créativité sont les maîtres mots de ce film au combien jouissif.
Visuellement l’œuvre est aussi satisfaisante. Pas mal de séquences se déroulent de nuit et les éclairages confèrent à certains passages des ambiances chromatiques aussi étranges que troublantes. J’ai particulièrement apprécié les éclairages verdâtres des couloirs du métro. Il y a comme un climat électrique qui nimbe le tout.
"Punisher : War Zone" met la barre très haut en ce qui concerne les effets sanguinolents. Rien ne nous épargné. Le Punisher trucide à tour de bras et on en redemande. Les membres sont coupés ou déchiquetés, les têtes explosent. Le sang gicle à profusion sans jamais nous lasser. La croisade de Frank Castle devient la nôtre.
Ray Stevenson incarne un Punisher diablement convainquant. Sa composition est magistrale. Dominic West a l’air de s’amuser comme un petit fou dans le rôle de "Jigsaw". Doug Hutchinson (l’immonde gardien Percy Wetmore de "La ligne Verte") incarne un immonde salopard, un psychopathe de la pire espèce.
"Punisher : War Zone" en jette vraiment. Nous sommes revenus aux sources de la matière première. Je ne sais pas s’il s’agit d’un nouveau départ pour la franchise mais ce film marque indéniablement les esprits. C’est du bon cinéma tout terrain qui ne fait pas dans la finesse.
Un long métrage efficace et racé. Que demande le peuple ?
Un autre Punisher tout simplement.
Et une sortie en salles.
En cadeau une courte séquence qui donne le "la" au long métrage.
Video de samom78