d'Etienne Davodeau
Bande dessinée -
Editions Delcourt - août 2005
Prix du meilleur scenario et Prix du public - Angoulême 2006
Les Mauges. Dans une région rurale prise entre deux pouvoirs très influents, l'Eglise et l'usine, les couches populaires ont eu du mal à s'afranchir de ces deux aliénations. Etienne Davodeau recueille le témoignage de ses parents et l'histoire des luttes régionales de ce vingtième siècle.Etienne Davodeau a cru bon de revenir sur le passé militant de ses parents, dans la région reculée des Mauges. Et il a eu raison. Les mauvaises gens est une preuve supplémentaire que la bande dessinée est un media bien approprié pour le récit documentaire. Le rôle de la JOC, l'influence grandissante des syndicats, le monopole écrasant de l'enseignement privé religieux, la difficulté de s'épanouir sur ces terres rétives au changement, tout nous est donné à revivre et à comprendre. Par ces mouvements populaires, beaucoup ont vu les seuls moyens d'émancipation au milieu de ce milieu de la France, de cette région muselée par la ferveur catholique et l'intimidation patronale. Ces luttes et ces résistances qui s'affirmèrent dès la seconde guerre mondiale et jusqu'après 1968, peuvent apparaître comme modestes mais au travers de ces enfants qui devinrent adolescents puis parents, Etienne Davodeau, à l'aide de ses cases touchantes, en gris et blanc, nous invite à considérer avec importance l'action militante de sa mère et de son père, et leurs désirs et difficultés d'héros ordinaires.
Récit réaliste, intime, regard touchant. Un bien bel hommage.
L'avis de Mathilde - Critiques ordinaires