Du nouveau encore, après la découverte du manuscrit, du nouveau qui s'imprime sur l'ancien et crée des images non évidentes, semblables en vérité à celles
qu'impriment en nous les pages d'un roman qu'on lit ou qu'on écrit. J'étais donc en compagnie de Lagu, ce grand spécialiste des boîtes qu'il déniche dans toutes le villes où il va, très hardi et
très volontaire, donc nous poussons cette porte de la boîte qu'il déniche et allons nous installer au fond de la salle. On danse. Les Allemands ont ici l'habitude de faire un geste du doigt
discret aux dames assises pour leur demander de leur réserver la prochaine et donc j'ai choisi une jeune femme, pas trop belle pour ne pas essuyer de refus mais quand même un douze sur vingt
et je l'invite à danser, après quelques danses se furent les baisers et les caresses. Elles étaient deux amis. Nous nous installons à leur table. Lagu fait la fine bouche. Il ne les trouvent pas
très jolies. En vérité il ne s'est pas regardé dans une glacecar elles sont beaucoup plus belles que lui. Tard dans la nuit, après de multiples danses et caresses, nous les raccompagnons à leur
hôtel. Sous le regard des soldats, non loin du mur. Flirt dans l'aube. Une jeune femme dans une rue déserte attend sagement le feu de signalisation pour traverser. Ma compagne d'un soir dit: Tu
joues de la musique? Je dis: Non Et elle: Je joue de la guitare. Je dis: Tu es ma guitare! Nous les raccompagnons à leur petit hôtel en leur donnant rendez-vous à notre hôtel, l'Unterlinden.
Le lendemain Lagu traîne exprès à l'Alexandra Palace et lorsque nous revenons à L'Unterlinden elles ne sont plus là...Nous prenons une table et passons la soirée, seules et
tristes.
Moralité: Il ne faut pas trop faire la fine bouche!