Frédéric le Grand

« On a livré aux chiens l’honneur d’un homme« . François Mitterrand, enterrement de Pierre Beregovoy.

Je viens d’assister en direct sur TF1 à un exercice que j’ai trouvé à la fois décalé, puissant, et hypnotique. Celui d’un ministre de la République, qui, pour la première fois, s’est exprimé de manière approfondie sur sa sexualité.

Pour aller affronter plusieurs millions de Français en prime-time, il en faut du courage. Tel un torero, Frédéric Mitterrand s’est dressé, superbe, face au taureau ferrari. Il a parlé avec ses tripes, avec majesté, avec sans doute quelques phrases répétées par avance mais l’émotion a vite reconquis sa voix, un moment brisée.

Un courage comme celui-ci, ça se respecte. Il n’a pas fui. Lorsque la jounaliste a tenté de « jouer le jeu » traditionnel de l’interview, avec ce ton inquisitoral déplaisant, le neveu du défunt président l’a remis à sa place avec simplicité. Voilà pourquoi, sans accepter le dernier argument du billet d’Autheil (oui, la vie de Frédéric Mitterrand n’est rien par rapport à celle de certains que je ne nommerais pas ; non ce n’est pas un argument pour l’absoudre), je ne partage pas l’avis de Koz, Chafouin et Laurent. Je parle à l’instinct : Mitterrand est un type brillant et un bon ministre. Et surtout, surtout, il fait face et il reconnaît ses erreurs.

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