Honnêtement, j’en ai marre du citoyen écologiquement responsable. Je suis le genre de personne qui sort son bac de récupération, qui achète des produits nettoyants biodégradables et sans phosphate, qui utilise du détergent à lessive sans (bis) phosphate, etc. Bref, la totalité des petits gestes et achats au quotidien que la majorité d’entre nous effectuons. Notre conscience s’en porte mieux et nous avons le sentiment de l’accomplissement d’un certain devoir collectif et individuel.
Faire toujours plus, avec moins. Réutiliser, régénérer, récupérer… autant de "ré" pour nous assurer une exploitation saine de nos ressources et éviter la surconsommation.
Je suis assis confortablement sur mon divan, j’entends le camion de recyclage qui se pointe le bout de la benne et voilà, mes bonnes actions prennent le chemin de l’écocentre.
Je me rends compte à quel point notre société et surtout nos gouvernement s’avèrent d’une hypocrisie malsaine face à la gestion de l’environnement et de la société (individuelle, collective, commerciale et industrielle). Bien sur, de bonnes actions ont étés mises sur pied par des groupes de particuliers, des citoyens et citoyennes et certaines branches de nos bons paliers gouvernementaux.
Ou je m’insurge réside dans le fait que nous en demandons toujours plus aux citoyens et citoyennes, cela en devient quasiment un sentiment de culpabilité. Évidemment, la gestion de l’environnement débute à la base (le peuple que nous sommes) mais, cela doit un moment donné monter un peu plus haut.
Pourquoi le principe du pollueur payeur ne s’applique pas? Pourquoi les industries lourdes, les entreprises et commerces ne sont pas mieux encadrées ou sanctionnées? Sommes-nous rendus au stade ou une industrie peut exploiter les ressources naturelles, souiller le territoire et s’en aller ensuite en laissant ses vidanges, ses dettes et ses intérêts derrière elle sans que personne ne s’interroge? Par la simple raison de création d'emplois et de retombées économiques, cela ne justifie pas la mauvaise gestion de l’environnement. Sommes-nous à ce point prisonnier de notre système capitaliste, ou nous devons payer pour ces gens et devenir écologiquement responsable en se demandant si vraiment, cela va améliorer notre société capitaliste de surconsommation excessive?
La roue tourne mes ami(e)s… le cycle se poursuit à la vitesse grand "V". L’usine poursuit sa production, la raffinerie poursuit sa transformation du pétrole, les heures de pointe se succèdent et la surconsommation reste. Imaginez tout le cheminement perdu depuis tant d’année à faire des études, des commissions sur la question environnementale, des points de presse et j’en passe! Comment ne pas oublier le protocole de Kyoto qui s’avère un cadeau empoissonné et surtout comment accepter que certains décideurs ne l’applique pas pour des raisons de croissance économique… bordel… allons nous payer à ce point pour l’enrichissement?
Loin de moi l’idée d’être pessimiste et négatif! Je me demande simplement quand verrons-nous le jour de la constance dans l’action. Quand de vraies actions seront prises par nos décideurs et surtout l’application de celles-ci et cela même au risque de froisser certaines vaches sacrées.
Je ne demande pas aux différents paliers du gouvernement et de nos décideurs de nous tenir par la main mais seulement lui à un poids assez lourd pour peser dans la balance de commerces, d’entreprises et d’industries fautives. Je ne crois pas que le boycott soit une mesure assez suffisante. Une ferme un jour, une autre ouvrira demain… Ce n’est pas moi qui a le pouvoir d'appliquer une sanction ou une loi pour interdire à une industrie de déverser ses produits chimiques directement dans un cours d’eau (exemple X).
J’ai seulement l’impression que souvent, nous avons les mains liées, nous travaillons, avons nos carrières, nos dettes, nos paiements, notre désir de posséder un foyer confortable d’aspirer à une vie de famille et sociale épanouissante et enrichissante. Nous faisons notre possible pour protéger notre environnement par nos actions louables et cela est tout à notre honneur.