Une nouvelle souche de notre bonne vieille compagne hivernale a vu le jour ces dernières années. Nul doute que celle-ci a eu écho jusqu’à vos tympans. Avez-vous reçu de multiples courriels vous annonçant votre mort prochaine suite au vaccin H1N1? Votre source quotidienne de médias cultive une multitude d’études pour dénoncer ce remède? Un avion s’est abattu sur le gratte-ciel de la conspiration?
Bienvenue dans le fameux et merveilleux monde du calendrier Maya et autre dérivés.
Personnellement, j’ai reçu, lu, éructé et visionné nombre de théories concernant cette nouvelle souche virale et son vaccin qui verra le jour prochainement sous la forme amusante d’un agent pathogène destructeur pour notre humanité. Quelques-uns(e)s affirment que ce vaccin contient du mercure, d’autres de l’essence diesel, du détergent à vaisselle mais doux pour les cellules et un agent bactériologique venu de Pluton qui est révolté de ne plus avoir le statut de planète et a décidé de se venger de nos scientifiques.
Sincèrement, une nouvelle souche est toujours inquiétante et cela s’avère dans la plus pure normalité. Ensuite? La machine se met en marche. Un peu comme ce que nous utilisons parfois et qui se nomme le marketing viral. Il suffit d’un blogue, d’un courriel ou d’une accroche mettant en scène un scientifique X, un PhD et une théorie avec l’appui de faits historiquement vérifiables et de références. Théories douteuses ou fondées? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre est qu’une bonne dose de logique et de raison s’impose.
Personnellement, je ne crois pas que nos virologues avec l’accord de nos dirigeant(e)s donnent naissance à un vaccin potentiellement mortel ou dommageable. Je ne vois aucun intérêt à conspirer dans ce sens. À force de coups de canon de fin du monde, d’apocalypses et de régimes de peur, on en viendra à obtenir exactement ce que nous craignons… le chaos. Je suis conscient qu’il ne faut pas être dupe et s’informer et voilà où réside la magie du Web: s’informer autrement que dans le journal local ou bulletins de nouvelles. Où je suis contre, c’est lorsque Monsieur ou Madame X (habituellement un ou une scientifique avec diplômes multiples mais pas vraiment en lien avec la recherche médicale et virale) se permet d’y aller de sa propre théorie, sans arguments fondés ou avec des références douteuses provenant de la Bible, de son encyclopédie et de son oncle venu souper la veille pour ensuite diffuser celle-ci à grande échelle et allumer la traînée de poudre.
Stress, peur, chaos, terrorisme, bolchévisme, guerre froide, gaz moutarde, grippe espagnole, peste bubonique, crise économique, calendrier Maya, 2012, Nostradamus, Apocalypses, surpopulation, Monsanto, projet HAARP, etc. Beaucoup de fluides pour alimenter notre quête constante du Yin et du Yan. Certaines sont fondées, d’autres absolument pas mais on apprécie de s’accrocher et de se convaincre du contraire parfois. Pourquoi? Je ne sais pas…
Revenons à notre bon ami H1N1… la prise du vaccin est un choix personnel et l’idée qu’il sera en campagne obligatoire de vaccination ne sera véridique que si cette Pandémie devient vraiment hors de contrôle. Vous vous lavez les mains quelques fois dans la journée? Ce moyen est un des plus efficaces! La prévention doit commencer par des gestes individuels et de collectivité.
Bref, je peux me tromper mais d’ici quelques mois, lorsque ce vaccin aura été distribué et administré, nous saurons à quoi nous en tenir. Nous verrons aussi la virulence du H1N1 et sa capacité à se transmettre de personne en personne.
J’œuvre dans un Centre hospitalier universitaire (CHUM) et ma crainte de contracter ce virus est aussi présente que l’idée de glisser sur une peau de banane. Une campagne de vaccination aura lieu ici bientôt, je verrai à ce moment si je permets la visite de ce remède à l’intérieur de ma personne. Cette décision s’avère personnel.
Pétard mouillé? Histoire de peur? Inquiétude délibérée? Bref, nous verrons mais d’ici là mieux vaut prévenir que guérir…