Je l’annonce d’entrée et franchement, je n’aime pas Frédéric Mitterrand
!
C’est peu de dire que son intervention scandaleuse en faveur de Roman
Polanski, n’a pas amélioré mon opinion sur cet homme.
Personnage précieux, à la limite du ridicule, il représente pour moi, d’une
manière caricaturale, cette autoproclamée élite culturelle française qui passe
son temps à se congratuler mutuellement d’être aussi merveilleuse, aussi
formidable et aussi brillante !
Bien évidemment, tous ces gens sont tellement imbus de leur personne qu’ils
arborent avec fierté les distinctions que n’auront pas manqué de leur
distribuer leurs « chers amis » politiques de tous bords, d’autant
plus généreusement qu’ils le font au nom de la République !
Frédéric Mitterrand ne déroge pas à la règle puisque dans sa collection de
hochets rutilants on trouve la Légion d'honneur (Chevalier …mais parions qu’il
ne va pas en rester là), l'Ordre national du Mérite (Officier…idem) et les Arts
et les Lettres (Commandeur…y’a pas mieux).
L’immodestie de ces gens là est souvent associée à un certain
exhibitionnisme qui dans le cas de Frédéric Mitterrand s’est matérialisé par
l’écriture d’une autobiographie dans lequel, l’individu, auquel on ne demandait
pourtant rien du tout, s’est livré avec une complète et impudente transparence
à un étalage sans retenue de sa vie, son œuvre, ses sentiments, ses pulsions
sexuelles et ses fantasmes.
Evidemment, ce qui devait arriver, arriva ! Sa récente promotion
ministérielle ayant augmenté sensiblement son exposition publique, les éléments
les plus discutables de cette œuvre, qui n’avaient pourtant soulevé aucune
émotion à sa sortie, lui sont renvoyés brutalement dans la figure !
Les éléments en question, se rapportent au tourisme sexuel que Frédéric
neveu du Tonton du même nom, avoue avoir pratiqué notamment à Bangkok
!
Ecartons tout de suite l’accusation de pédophilie assénée par Marine Le Pen,
puisqu’il s’agissait de jeunes gens, souvent étudiants et manifestement
consentants. Ecartons également l’accusation qui consiste à accuser Fréderic
Mitterrand de faire « l’apologie du tourisme sexuel » tel que le
prétend Marine Le Pen. De l’avis de tous ceux qui l’ont lu, et je n’en fais pas
partie, son livre n’est certainement pas écrit en ce sens, d’ailleurs lorsqu’il
évoque ces moments de sa vie, il en relève bien ce qu’il y a de sordide dans
cette pratique et la part de lâcheté qui lui permet d’étouffer ses
scrupules.
Clairement, Marine Le Pen, comme à son habitude, présente les agissements de
Mitterrand de manière biaisée, tendancieuse et quasi calomnieuse. Pour autant,
peut-on dédouaner Frédéric Mitterrand ?
Non, certainement pas !
Oui, le tourisme sexuel est choquant et faute avouée en l’occurrence n’est
pas faute à demi pardonnée !
Un homme qui est nommé à de hautes fonctions, qui représente la France au
sein d'un Gouvernement qui souhaite lutter contre ce fléau qu'est le tourisme
sexuel et qui de surcroit est couvert de médailles (cf. supra), se doit à une
certaine exemplarité !...or le tourisme sexuel est choquant et méprisable
!
D’ailleurs il l’admet
lui-même et en cela on peut lui reconnaitre une grande lucidité.
« Evidemment j'ai lu ce qu'on a pu écrire sur le commerce des
garçons d'ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma
méfiance à l'égard de la duplicité des médias je sais ce qu'il y a de vrai dans
leurs enquêtes à sensation ; l'inconscience ou l'âpreté de la plupart des
familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé ou
crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte
quand les gosses n'en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages
et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic.
»
« Je m'arrange avec une bonne dose de lâcheté ordinaire, je casse
le marché pour étouffer mes scrupules, je me fais des romans, je mets du
sentiment partout, je n'arrête pas d'y penser __mais cela ne m'empêche pas d'y
retourner__(…) »
Ainsi, il avoue comme une forme de dépendance maladive qu’il décrit ensuite
de la manière suivante : « Mais il me plaît au-delà du
raisonnable. La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement
disponibles, me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de refréner
ou d'occulter (…) »
Ce comportement n’est pas franchement glorieux et l’afficher dans un livre
écrit à des fins thérapeutique ne l’excuse en rien, mais à ces agissements
douteux , Frédéric Mitterrand ajoute une réaction lamentable qui n’incite pas à
l’indulgence !
En effet, face aux critiques de Marine Le Pen et Benoit Hamon tout ce qu’il
trouve à dire c’est :
«C'est bien dommage de pouvoir imaginer que des élus de gauche aillent
rejoindre le Front national. Je dois dire que les bras m'en tombent (...) Si le
Front national me traîne dans la boue, c'est un honneur. Si un député de gauche
me traîne dans la boue, c'est une honte pour lui.»
Effarant ! Manifestement, Frédéric Mitterrand ne peut pas concevoir
d’être critiqué autrement que pour des raisons de basse politique (le FN)
!....du coup, il tombe des nues parce qu’un homme, étiqueté de Gauche, se
déclare choqué par ses pratiques !
Or OUI, bien entendu, on peut trouver ses agissements choquants et compte
tenu de son statut, OUI on peut le dire tout haut comme l’ont fait Benoit Hamon
ou Christine Boutin !...et NON ce n’est pas une honte de le dire même si on est
de Gauche !...en l’occurrence, le parti politique importe peu du moment qu’on
ne raconte pas n’importe quoi comme l’a fait Marine Le Pen !...mais
probablement que Frédéric Mitterrand pensait pouvoir bénéficier de la
traditionnelle indulgence laxiste et permissive de l'intelligencia bobo de
Gauche en matière de mœurs !
Cet état d'esprit explique d'ailleurs très bien sa réaction face à
l’arrestation de Roman Polanski !
Je n’avais déjà pas beaucoup d’estime pour le personnage, mais voilà qui ne
va pas arranger son cas !
Sur ce sujet, on peut lire un autre point de vue chez L'Hérétique