Sur les conseils de mon collègue de POPnews Julian, je me suis penché sur le dernier album de Tinariwen, le très beau "Imidiwan : Companions". De fil en aiguille, j'ai décidé d'aller vérifier sur scène la réputation mondiale de ces Touareg, qui ont su conquérir le monde (participations au Coachella, à Glastonbury) avec leur musique à nulle autre pareille.
Et fort étrangement, c'était à eux que revenait l'ouverture de la soirée. Renseignements pris avant l'interview (pour POPnews), eux et 17 Hippies bénéficieront du même temps sur scène, ce qui fut effectivement le cas. Tinariwen commence son set à 6 membres (ils finiront à 8), deux sont aux percussions (tam tam traditionnel touareg), le reste se répartissant entre guitares et basse. Très vite, la simplicité des rythmes et des mélodies prend aux tripes : le groupe est heureux d'être là, et la muisque du groupe prend le public par la main. Loin d'être difficile à aborder, elle brasse au contraire tellement d'émotions qu'il est impossble de résister. Malgré la simplicité (le groupe a souvent pu faire participer le public en le faisant taper des mains), les chansons cachent en elles toutes sortes de méandres, dans ces guitares tantôt blues, tantôt plus funk, ces percussions qui évoquent le martèlement des pieds de ce peuple si souvent persécuté. Il y a une âme dans cette musique, quelque chose qui vient du plus profond de ses interprètes, c'est cru mais l'on sent toujours poindre une forme d'optimisme, car les rythmes évoquent une tradition orale, de partage dans les récits. Ne pouvant pas se rattacher aux paroles (en tamasheq), il est alors agréable de se laisser porter par la mélodie du chant, la spiritualité qui s'en dégage. Bref, Tinariwen m'a fait très forte impression, et le plaisir qu'ils ont su nous faire partager les installe comme un des groupes les plus passionnants à voir sur scène.
Le MySpace de Tinariwen, le site officiel, la chronique de "Imidiwan : Companions" sur POPnews
La troupe de 17 Hippies m'a moins passionné, pour être franc. La troupe allemande brasse influences tziganes et velléités folk, qui, lorsque les morceaux prennent le temps de vivre au lieu d'être frénétiques, convainquent, alors que les cavalcades effrénées à grand coups de cuivres et de violons me rappellent un peu douloureusement un pan "festif" de la musique que je ne goûte pas vraiment. Malgré donc ce dynamisme et cet entrain, cette bonne humeur (l'une des accordéonistes parle un français parfait en plus) ne me suffit pas : la plupart du temps, quand je commence à rentrer dans le concert grâce à un morceau moins bar-mitzva que comptine désespérée, ça repart à 100 à l'heure et je ressors du set. Dommage, certaineùent qu'ils sont très bons...dans leur style. ce n'est manifestement pas le mien.
Le MySpace de 17 Hippies