Considérant que le propos du livre de García Márquez favoriserait la pédophilie, dans son adaptation en film, Mémoires de mes putains tristes, l'ONG a déjà frappé du poing sur la table, arguant que l'histoire de ce bonhomme de 90 ans qui veut s'offrir une vierge n'est pas tout à fait catholique.
Tant que cela reste sous forme de livre, explique Teresa Ulloa, le public sensible n'est pas touché, mais dès lors que l'adaptation en film sera faite, alors l'épidémie s'abattra dans les salles, les DVD puis les télévisions.
Le réalisateur, Ricardo del Rio, lui, doit fulminer : « Ils demandent la censure de ce film avant qu'il ne soit fait, sans avoir même lu le scénario ni connaître la vision du metteur en scène. » Or le problème est que le battage médiatique de l'ONG a conduit le Mexique a retiré son financement pour le film, et que privé des 8 millions de dollars qui étaient promis, l'équipe doit tout simplement reporter le début du tournage.
« Là, ils viennent de tout simplement tuer notre travail. Ils nous ont porté un coup fatal, car nous ne pouvons pas faire ce film sans toutes les ressources », ajoute del Rio. De son côté, Teresa ne peut que se réjouir de cette solution : « Nous ne voulons pas faire mettre García Márquez en prison. Ce que nous souhaitons c'est qu'ils ne tournent pas ce film. »
Et là encore, l'hystérie prend le pas sur toute attitude raisonnable... Car elle va aller jusqu'à demander au Danemark et à l'Espagne, qui doivent participer au financement du film, de revoir leur position...