Atsing, musée archéologique

Jusqu’au 6 novembre, Atsing expose 14 grandes toiles au musée archéologique de Dijon.

Les jeunes de la cité, vus par ce peintre chinois, Atsing , ami et disciple de Ming, laissent une impression étrange. Sur ces grands formats, ils glissent, ils passent…Deux par deux…On ne les rencontre pas. On les voit défiler et gesticuler,  muets et sans épaisseur. Seuls. Pas étonnant qu’au départ du travail de Atsing il y ait une photo: la photo crée cette distance que la peinture, faite à partir de la réalité immédiate, évite en général.

Mais ces remarques ne sont pas vraiment des critiques négatives (contrairement aux apparences!) La peinture de Atsing est forte, le coup de pinceau vigoureux et le trait sûr. Ses personnages sont, au contraire, je pense, volontairement un brin fantomatiques et abstraits. C’est l’image que la jeunesse des villes peut en effet donner. Inconsistante, triste, désabusée, étrangère à la vie…Une solitude cruelle…

Et -c’est le plus intéressant dans cette expo à mon avis- la confrontation entre le travail de cet artiste contemporain et le lieu, dortoir des Bénédictins, est fascinant. Les couleurs douces, beiges ou rosées, que Atsing emploie, ont quelque chose de la fresque. Ses figures silencieuse, comme statufiées, peuvent se rapprocher des sculptures hiératiques du passé…Et puis, c’est un rapprochement passionnant que celui de ces jeunes (presque tous masculins, d’ailleurs) peints aujourd’hui et des images et architectures moyenâgeuses. Un dialogue est-il possible?

Cliquez sur la photo (désolée pour la mauvaise qualité! Raison de plus pour aller voir l’expo!) pour l’agrandir, en deux fois.