Restons du côté des belles réflexions de « Terre des Hommes » et écoutons ce second extrait, plein de sagesse et d’enseignement, méditation auprès du cadavre d’un anonyme esclave de Mauritanie :
« Dans la mort d’un homme, un monde inconnu meurt et je me demandais quelles étaient les images qui mouraient en lui. Je ne pouvaiis conniatre si dans cette masse noire s’éteignaient simplement des soucis misérables : le thé à préparer, les bêtes à conduire au puits... si s’endormait une âme d’esclave, ou si, ressuscité par une remontée de souvenirs, l’homme mourait dans sa grandeur. L’os dur du crâne était pour moi pareil à la vieille caisse aux trésors. Je ne savais quelles soies de couleur, quelles images de fêtes, quels vestiges tellement désuets ici, tellement inutiles dans ce désert y avaient échappé au naufrage. Cette caisse était là, bouclée et lourde. »