Grosse pub, aujourd'hui (07/10), encartée à la une du Jir : C'est ce bon vieux Jean-Pierre Coffe, avec sa bonne bouille, ses lunettes rondes, et son embonpoint d'épicurien qui nous balance, comme une évidence, "C'est bon et c'est moins cher, allez-y". Où est-ce qu'on doit aller, pour découvrir ce paradis où on mange bien pour pas cher ? Chez Leader Price. Racheté par Caillé, Leader Price s'offre un joli coup de promo avec la venue à la Réunion du pourfendeur de la malbouffe, déjà appointé par le hard discounter en métropole. Sauf que... Il y a quelques mois, Marianne, prenant au mot l'ancien animateur de "Ca se bouffe pas, ça se mange", sur France Inter, a passé au crible les produits premiers prix de Leader Price, ceux-là mêmes vantés par le gastronome à lunettes. Et le résultat est édifiant. On vous en livre juste un extrait : "-Rôti cuit de dinde. Prix 2,79 euros. 450 g. Viande de dinde 69%, eau, lactose, lactate de potassium, chlorure de potassium, caramel ammoniacal. Odeur d’eau de vaisselle. Impression de mordre de la pâte à modeler. Goût fadasse, arôme laiteux artificiel. Envie de recracher la bouchée. Sensation d’écœurement. Coffe a-t-il goûté à cette horreur?
-Filet de poulet rôti: 2,65 euros, cuits avec peau. Odeur âcre en ouvrant le sachet. La chair du poulet est molle et desséchée. Une consistance gélatineuse assortie d’un arrière-goût farineux laisse une sensation désagréable. Pas bon du tout. Au kilo, c’est le prix d’un poulet label rouge.
-Blanc de dinde: 1,49 euros: Odeur d’oeuf moisi. Chair spongieuse et insipide. Arrière-bouche évoquant la sciure et la farine. Dégueulasse.
-Saucisses fumées: 2,12 euros. Odeur de viande rance. Chair grasse trop salée avec arrière goût synthétique. Arôme de fumé excessif. On mâche du plastique." Voilà qui nous promet des délicieux rougails saucisses, "bons et moins chers". Mais pas question, cette fois, de lancer un tonitruant "C'est de la merde !".
Que Coffe s'arrondisse copieusement ses fins de mois en se reniant comme le premier Eric Besson venu, ça le regarde. Mais qu'il se moque des consommateurs les plus modestes est plus discutable. Quant à M.Caillé, les difficultés que traverse son groupe et qui lui ont valu un joli cadeau des banques semblent désormais appartenir au passé. Il a désormais les moyens de payer un billet d'avion et un séjour en hôtel (forcément pas miteux) ainsi qu'un gros chèque (sans doute) à M.Coffe. Mais c'est bien connu : si la nourriture a parfois mauvais goût, l'argent, lui, n'a pas d'odeur...
François GILLET