Aux États-Unis, une autre forme de promotion à cours : on paye les blogueurs pour qu'ils reçoivent les produits - tous les produits et pas seulement les livres. Mais si le responsable du blog ne précise pas qu'il a perçu de l'argent, il risquera prochainement une amende de 11.000 $, émanant de la Federal Trade Commission.
Démasquer les fausses informations
Jusqu'à présent, la FTC ne s'était pas vraiment consacrée à cet outil promotionnel que peut être le blog. « Étant donné que les médias sociaux sont devenus des acteurs significatifs dans le domaine de la publicité, nous avons pensé qu'il était nécessaire de les considérer différemment », explique Richard Cleland, directeur adjoint de la section publicité pour la FTC.
Autrement dit il y a eu des abus. Clairement. Et des plaintes issues d'associations de consommateurs qui affirment que les liens entre certains blogs et les sociétés sont flous, dans le meilleur des cas. Pour différents types de marchandises, depuis les produits minceur en passant par les services financiers, impossible de savoir si l'avis donné est réellement objectif, ou acheté. Bilan des courses, la FTC prend le taureau par les cornes, et légifère. Dès lors, les blogueurs qui reçoivent un paiement en espèce ou en nature pour l'examen d'un produit auront obligation de le stipuler clairement.
Les médias sociaux... et les médias tout court ?
Une approche intéressante, qui réclame finalement une transparence totale, pour le respect du consommateur, mais surtout assurer une réelle fiabilité des informations diffusées. Le tout pour que l'internaute ne se fasse pas entourlouper par un article élogieux sur une crème de jour réduisant rides et ridules en 24 h chrono, avec en plus un effet minceur sur la culotte de cheval et une option patte de lapin pour jouer au Loto...
Cette mesure est d'autant plus intéressante qu'elle ne cible pour le moment que les blogs. Mais quid des journaux ? Quand on sait qu'en France, certaines couvertures de magazines sont vendues tout en faisant passer la jolie photo de la star en question pour un coup de coeur, ou un article particulier, de la rédaction, cela prête à sourire. Ou à pleurer.
Prévenir d'un enrichissement personnel (en vendant des livres ?)
Ce qui pose problème, entre autres, c'est que tous les supports ne se prêtent pas à cette idée de fournir des renseignements : 140 caractères sur Twitter, c'est court pour expliquer que le livre a été envoyé gratuitement à celui qui le chronique. D'un autre côté, 140 caractères pour chronique sur Twitter, c'est court aussi. Encore que certains livres...
Service de presse et service au comptoir
Cela montre simplement que la FTC réfléchit, mais n'a pas encore trouvé la solution idéale, si ce n'est pas moins mauvaise. Et qu'il faudra peut-être encore penser à une même version pour la presse féminine et les publicités dissimulées, à peine, pour des produits divers et variés.
Pour en finir, et revenir à notre petite personne, ActuaLitté achète des livres. Et en reçoit. Plus qu'on n'en achète cependant. Un budget assez important serait nécessaire pour pouvoir chroniquer un livre par jour comme nous le faisons**. Mais ce n'est pas parce que les livres sont envoyés que nous fermons les yeux sur leurs défauts. Ni que nous nous sentons obligés d'en dire du bien ou du mal. Peut-être que nous préciserons à l'avenir si le livre a été acheté par la rédaction dans nos chroniques, par souci d'honnêteté, et de transparence.
Pour anticiper la loi que la France pourrait pondre sur le sujet...
* NdR : Fort heureusement, il se trouve encore des attachées de presse pour nous assurer qu'un envoi de livres, et plus particulièrement de BD, n'implique pas que l'on approuver béatement le titre. Elle se reconnaîtra, puisque nous en avons parlé hier avec elle, mais merci encore de cette phrase rassurante de ta part...
** NdR bis : le cacul est assez simple : 17 € en moyenne par jour pour un livre, multipliés par 30 jours... Quant à vendre les livres...